[22/04/82] I've got aches that take the shape of sticky lips & a kiss with the light out. [...]
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Clow
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Sujet: [22/04/82] I've got aches that take the shape of sticky lips & a kiss with the light out. [...] Sam 31 Mar - 15:32
La fourchette chrono :
• Lieu du rp : La chambre de Clow, dans la Tour de Polis, et plus précisément, dans le quartier des novices. • Date du rp : Le 22 avril, en début de soirée. • Participants : Yukstoka • Météo : On s'en bat, le sujet se passe en intérieur (sauf s'ils vont sur le balcon, mais on éditera si besoin !) • But du rp : Mettre en scène le duo des jumeaux/pas jumeaux/vrais amants • Résumé du rp : //
P'tite précision :
La photo de la chambre ne représente pas celle de Clow La sienne est en meilleur "état" que ça, même si on est à Polis. Mais j'ai rien trouvé de mieux, alors voilà
I've got aches that take the shape of sticky lips & a kiss with the light out.
Yukstoka | The more something is forbidden, the more people want to do it. There is a charm about the forbidden that makes it unspeakably desirable. “A woman who opens her heart to love you when it's already broken, is braver than any person you'll meet.”
Depuis la veille au soir, je n'attends que ce moment. Celui où je vais pouvoir enfin retrouver mon jumeau. Pour des soins sur son bras, telle est la raison officielle de ma venue à cet étage, son étage. Mais, c'est surtout pour le voir et passer un peu de temps avec lui. Ainsi donc, je lui avais laissé l'un de mes messages codés que je lui laisse, sous l'encadrement de sa porte, dès que possible. Moi qui ne sait ni lire ni écrire, j'ai du trouver un moyen de me faire comprendre par Clow sans que personne d'autre ne puisse voir de sens à mes petits dessins. Parce que oui, j'aime bien dessiner à défaut de savoir manier la plume. Un symbole pour le jour, un autre pour le moment de la journée ainsi qu'un dernier pour l'endroit. Ils sont toujours cachés et intégrés à un ensemble bien plus banal. Et là, pour le coup, il s'agissait d'un arbre. Mais, pas n'importe lequel. Celui près duquel on se retrouve de temps à autre, lorsqu'on décide de s'éloigner un peu de la Tour et de Polis. Une sorte de petit endroit secret, même si cet arbre représenté ressemble à tant d'autres dans les alentours pour quelqu'un d'extérieur. Impossible donc pour quiconque de savoir de quoi il en retourne. Personne, sauf Clow. Me voilà à toquer doucement à sa porte, après une journée qui m'a semblé interminable après cette nuit bien trop courte. Tendant mon oreille encore valide, je n'entends rien de l'autre côté de la lourde porte que je finis par entrouvrir. Comme le couloir est désert, je marmonne un petit « Pakstoka, t'es là ? » Pas de réponse. J'en profite alors pour me glisser dans la pièce tout en refermant doucement la porte derrière moi. Et non, il n'est définitivement pas encore là. Je me doute qu'avec ses occupations, il risque d'avoir un peu de retard. Comme bien souvent. Il me faudra donc prendre mon mal en patience. Heureusement, notre petit renard ne m'attend pas de si tôt. Il est avec Kirsten, notre voisine directe, et qui ressemblerait presque à une amie. Elle s'entend très bien avec Ewald et l'un comme l'autre ne voient pas le temps passé ensemble. Mon pauvre petit renard.. Il n'a vraiment pas passé une bonne nuit. Il s'est réveillé de bien nombreuses fois, souffrant d'un mal de ventre, venant me voir à chaque fois. Si bien qu'à sa troisième venue, je lui ai dit de rester dormir avec moi. Il ne s'est pas fait prier, allant même jusqu'à être un peu apaisé dans mes bras, même si cela ne l'a pas empêché de se réveiller encore quelques fois. J'ai, ainsi, fini ma nuit en espérant que ma journée soit plus que tranquille pour pouvoir rester avec Ewald, avant de rejoindre son père. Malheureusement pour moi, à peine les premiers rayons du Soleil se sont-il faits voir qu'on a toqué à ma porte. Le Fleimkipa me réclamait moi, et aucun autre Sanyrt. Cette personne m'impressionne beaucoup. Il me fait presque peur, en fait, pour une raison que j'ignore. C'est mon intuition qui me pousse à me méfier de lui, même si je fais de mon mieux envers lui pour ses soins. Je ne pouvais pas rêver mieux comme début de journée. Un soupir m'échappe alors. Toujours pas de Clow en vue. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ainsi à l'attendre, mais ma patience en arrive presque à bout. A deux doigts de retourner chez moi, je finis par me rasseoir sur sa malle, le regard perdu droit devant moi. Il a mal choisi son jour, mon instabilité pouvant me rendre imprévisible dans de telles situations.
La porte finit par s'ouvrir, laissant mon jumeau se montrer. Enfin ! Je roule des yeux alors même qu'il referme la porte. Je me retiens de lui lancer un accueil que j'estime être bien mérité face à tout ce temps pendant lequel je l'attendais. Je n'en ai même pas vraiment le temps, en fait. « Désolé pour le retard. Longue journée. » J'en soupire, alors que je reporte mon regard droit devant moi. Surtout que moi aussi, j'ai eu une longue journée. De loin pas comparable à la sienne, je l'avoue. Mais, c'est sans compter ma nuit plus que difficile. Lui, il n'a pas ce genre de soucis à gérer, ce qui me rend dingue d'ailleurs. Cela me tue, doucement mais sûrement, de devoir taire à Ewald le nom de son père alors qu'il se trouve pourtant dans la même ville et plus encore : dans la même Tour. Je garde le silence, pour le moment, attendant de voir s'il va ajouter quelque chose. Ce qui ne tarde pas, alors qu'il se rapproche de moi. « Alors si tu veux m’engueuler, fais-le vite, d’accord ? » Fermant les yeux une brève seconde, je le sens s'être assis à mes côtés. Son baiser réchauffe subtilement mon visage, ce qui a le don de m’exaspérer contre moi-même. Gardant la tête droite, je ne laisse que mon regard s'abaisser vers cette main serrant la mienne. A quoi il joue ? Il me dit que j'ai le droit de l'engueuler, et il agit ainsi ? Par tous les Dieux : qu'est-ce qu'il me rend dingue ! Plus que je ne peux l'être à la base, du moins. Mais, j'ai décidé de résister. Un peu. Avec détachement et sans le moindre mouvement vers lui, je lui demande le plus simplement du monde. « Pourquoi je devrai le faire vite ? J'ai pourtant tout mon temps.. » Et j'aurai de quoi dire, de quoi attaquer. Tout et tout le monde. Plissant les yeux, je la sens, cette colère aveuglée qui monte un peu plus. « Et moi aussi, j'ai eu une longue journée. » Et pourtant, j'étais là. A l'heure. Je finis par repousser, tout de même en douceur, sa main. Ce que je regrette surtout, c'est qu'on a perdu du temps ensemble.. Déjà qu'on ne peut pas se voir autant que je le voudrai, à cause de nos exigences respectives. Puis, il ne faut pas qu'on devine notre lien. Les choses pourraient bien mal tourner, pour lui comme pour moi. Sans oublier pour notre petit renard qui, par chance, jusqu'à présent, n'a pas vu son sang s'obscurcir. Pourtant, c'est un risque. Je le sais si bien. Mais, je ne peux pas me faire à l'idée que je risquerai de perdre Clow et Ewald. Je perdrai tout ce autour de quoi ma vie tourne, finissant par embrasser cette folie qui plane au-dessus de ma tête depuis.. cette nuit. Celle-là même qui m'a marqué à jamais autant physiquement que mentalement. Regardant devant moi, je finis par plisser les yeux en tentant d'éloigner cette crainte qui signerait ma fin. Personne ne me prendra mon -notre- fils et Clow, lui, finira par sortir victorieux de son Conclave. Les choses ne peuvent pas en être autrement. Elles ne doivent pas en être autrement. Finalement, je me lève pour me placer face à mon jumeau, qui est plus que cela. Je ne peux rien faire tant qu'il a sa chemise, de toute façon. Voilà pourquoi mes mains se posent sur ses épaules. J'ai juste.. besoin de ce contact pour tenter, difficilement, de mettre cette colère de côté. Ou au moins commencer à tenter de l'éloigner un peu. Car elle est toujours là, elle gronde toujours. Surtout que Clow n'y est pas si innocent, étant sans doute l'élément de trop aujourd'hui. Mais, il est aussi le mieux placé pour me permettre de dormir un peu mieux cette nuit. Il est le seul capable de rafistoler, au moins en apparence -car je doute être un jour pleinement comme celle que j'ai pu être-, cette ombre que je suis devenue. Il est aussi, du coup, le seul à raviver l'étincelle éteinte de mon regard. D'un simple mot. D'une simple caresse. Et c'est pour ça que je me raccroche à lui comme je le peux. Et que cette crainte de son Conclave me noue le ventre et me réveille régulièrement en sursaut en pleine nuit. En parlant de nuit, mon regard s’assombrit à nouveau alors que l'une de mes mains remonte jusqu'à sa chevelure. « Entre ton fils qui n'a pas réussi à trouver le sommeil de toute la nuit, Titus qui a demandé à me voir dès le levé du jour et.. Toi .. » Je ne termine même pas ma phrase, me contentant de soupirer, avant de secouer doucement la tête de gauche à droite. Délicatement, mes doigts de fée virevoltent près de son col, pour déboutonner ces quelques accroches. Une fois chose faite, mes mains s'attardent un peu trop à effleurer sa peau, sous sa chemise, avant de finir par la relever pour l'enlever une bonne fois pour toute. Un geste que je ne fais qu'avec lui, bien entendu. Les autres qui ont besoin de mes services se débrouillent seuls pour me laisser voir leurs maux si besoin. Cette énième blessure me laisse clairement penser qu'il paie bien trop cher le prix de son sang. « Allonge-toi et montre-moi ton bras. » que je glisse alors, posant sa chemise là où j'étais assise il y a peu, tout en me reculant d'un petit pas pour lui laisser un peu plus d'espace pour se relever. Certes, il aurait pu rester assis sur sa malle si je n'étais pas aussi fatiguée. Mais, là, j'ai juste envie de m'asseoir un peu plus confortablement au bord de son lit que de retourner sur cette malle.
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Sujet: Re: [22/04/82] I've got aches that take the shape of sticky lips & a kiss with the light out. [...] Mar 10 Juil - 22:54
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Je sais très bien que j'ai énormément de chance, de pouvoir vivre à Polis. Plus encore dans cette fameuse tour, dominant les alentours. Beaucoup seraient prêts à tout pour être à ma place. Travailler pour Lexa et ses proches, ainsi que toutes hautes figures faisant une halte entre ces murs. Ces gens ne voient que les avantages à un tel rôle. Sans doute sont-ils aussi des êtres opportunistes. Ce qui est loin d'être mon cas. J'ai juste voulu prendre le meilleur enseignement qu'il m'était donné d'acquérir. Et qu'il ait eu lieu ici ou ailleurs, le résultat aurait été le même. La protection offerte par Heda est loin d'être horrible à supporter et ce, même si je suis privée de certaines choses.. Au moins, je sais qu'en étant ici, dans cette tour, personne ne s'en prendra à moi. Du moins, pas réellement. Une nuance nécessaire, parce que je revis cette agression durant certaines de mes nuits agités, où mes rêves ne sont que cauchemars. Et qui me font me réveiller en sursaut, le cœur battant aussi fort que ce fameux soir, et des larmes coulant le long de mes joues. Par chance, Ewald n'en est que rarement réveillé. Il semblerait qu'il ait un sommeil nettement plus lourd que le mien. Et plus paisible, je l'espère. Lui, au moins, il semble s'épanouir comme tout garçon de son âge. Nombreuses sont les personnes qui le connaissent et qui veillent sur lui lorsque je ne peux pas l'avoir à l’œil. Lui aussi, il est protégé. Doublement, même. Grâce à Lexa, évidemment. Mais, par moi aussi. Juste parce qu'il est clair que si quelqu'un s'en prend à lui, il s'en prend à moi aussi. Il est encore jeune après tout. Ou peut-être que je le couve trop, je n'en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que je dois toujours faire au mieux pour qu'il ne manque pas de l'absence de Clow, avec le rôle qui devrait être le sien dans sa vie. J'aurai préféré que les choses se passent autrement pour notre petit renard. Et ça, tout en priant pour que son sang ne s'obscurcisse pas à son tour. C'est bien là l'une de mes plus grandes craintes. Qu'Ewald soit aussi destiné à être un novice, et qu'il se retrouve face à son père dans ces combats sanglants. Ceux-là même qui alimentent bon nombre de mes autres cauchemars. Parce qu'évidemment, j'y pense. Et je redoute ce jour. Parce que je sais très bien que si je perds Clow, je perds toute une moitié de moi. Certains donneraient n'importe quoi pour avoir ce soit disant honneur d'élever un futur novice. Mais, à mes yeux, si cela devait arriver à Ewald, ce ne serait qu'une véritable malédiction. Et bien évidemment, j'y pense. Alors que j'attends Clow, dans sa chambre. Il met mes nerfs à vif à mesure que le temps passe sans le moindre signe de présence de sa part. Là, j'ai juste envie de rentrer chez-moi et de récupérer de ma bien trop courte nuit passée. Tout, plutôt que de l'attendre comme ça. Finalement..
Il est là, sans doute juste à temps avant que je ne perde le peu de patience qu'il me reste pour la journée. Bien évidemment, je ne peux pas m'empêcher de grogner un peu en lui rappelant que moi aussi, j'ai passé une journée interminable. Alors, oui. Je sais bien qu'on attend énormément de sa part. Mais, quand même. C'est sans doute égoïste, de ma part, de lui en vouloir pour ce retard qui n'est même pas vraiment de sa faute, je le reconnais. Sauf que ma trop longue journée à juste raison du peu de bon sens qu'il peut me rester à ce moment-là. « Ebaine… » qu'il glisse alors, simplement, me faisant ainsi regagner le silence tout en reportant mon regard vers lui. Je comprends rapidement que ce qu'il va bien pouvoir me dire n'est de loin pas à prendre avec humour, qu'il va parler avec sérieux. Et donc, que j'ai tout intérêt à l'écouter, pour tenter de me calmer un peu même si je ne peux pas m'empêcher de refuser le contact de sa main. Mon regard n'est pourtant pas doux, pas amoureux en cet instant. Juste impatient, fatigué aussi. Très fatigué. « Tu sais aussi bien que moi que je n’ai aucune latitude quant à mon emploi du temps. » J'en détourne le regard, réprimant un soupire de peu. Oui, je le sais. Mais, est-ce que je n'ai pas le droit d'être blasée de ma journée ? De vouloir la terminer au plus vite, pour me jeter sous mes draps ? « Je ne suis pas un esclave officiellement, mais j’ai autant de liberté qu’eux ! » Certes. Ce rappel me fait légèrement baisser la tête et me ramène à ma propre condition. Non pas que je me considère comme une esclave, de loin pas. Mon occupation me plaît, m'intéresse aussi difficile puisse-t-elle être certains jours. Mais, je le suis, dans un tout autre sens. Une esclave du silence, qui ne peut décemment pas vivre aussi librement qu'elle le voudrait, elle non plus. Tout aurait été si différent s'il n'avait pas ce fameux sang noir coulant dans ses veines.. D'autres obstacles auraient du être à surmonter, mais pas qui me paraissent aussi imposants que ceux face à moi. Notre petit renard est lui aussi, involontairement, esclave de ce silence. Et tout cela est si pesant. Pourquoi rester ici, si lui comme moi, on se considère comme des esclaves, à des niveaux différents certes, mais ce n'était pas comme ça quand on était enfants. Penser à tout ça rend mes yeux plus brillants, se voilant même. Pourtant, cela fait presque une éternité que je m'efforce de ne rien laisser paraître. « Évidemment, que je le sais. » Une réplique qui paraîtrait presque comme étant boudeuse. J'ai beau le savoir, oui. Il n'en reste pas moins que cette situation est difficile au quotidien. De toute façon, si je reste à Polis ces prochaines années, ce sera à subir pour un moment encore. On en a déjà parlé des dizaines voire des centaines de fois. De ces vies qu'on est obligé de mener, ici, à Polis. Je ne dis rien de plus, cela ne servirait de toute façon pas à grand chose.
Décidant qu'il est finalement tant de commencer ce pourquoi je suis venue, je me lève. J'entends le soupire de mon jumeau. Comment est-ce qu'il serait possible de l'ignorer alors que tout est si calme dans la pièce ? Il n'empêche que je ne peux pas vraiment m'empêcher de passer cette main dans ses cheveux. Geste assez courant, une habitude que j'ai envers lui depuis tellement de temps. Qui montre sans doute aussi que finalement, même si je râle un peu, ça m'apaise de l'avoir près de moi. « Je suis désolé. » Des mots très simples, qui obligent presque mon regard à croiser celui de Clow avant que je ne me décide à retirer son haut. Ses manches longues ne vont vraiment pas me faciliter la tâche si elles restent là, à couvrir son bras blessé. Je ne peux d'ailleurs pas m'empêcher de jeter un coup d'oeil à sa blessure, au moment même où ce tissu finit pour de bon entre mes mains. Je m'en mords la lèvre, tout en me demandant ce qu'il a encore bien pu faire pour finir dans cet état. Mais, je ne m'aventure pas sur ce sujet, me contentant de lui dire de rejoindre son lit, pour me laisser m'occuper de son bras. « Bien, chef. » Et ce, même si j'ai un moment d'égarement en le sentant si proche de moi, ses lèvres effleurant presque mon oreille valide. Plus encore avec ses mains qui s'aventurent sur mes hanches. De toute façon, elles peuvent se poser n'importe où sur moi, plus rien n'a de secret pour elles. Quand aux miennes, impossible de les empêcher de remonter jusqu'aux épaules de mon jumeau pour s'y poser brièvement. Sans même m'en rendre compte, mes yeux se ferment. Pure illustration de la confiance que j'ai en Clow, étant certaine qu'à cet instant, personne ne peut me briser comme ça a été le cas des années auparavant. Sentiment assez déstabilisant pour quelqu'un comme moi, qui ne vit plus que dans une bulle coupée de tout qui rejoue chaque jour le même refrain. Inlassablement. Je ne les rouvre qu'en sentant la main de Clow s'emparer de l'une des miennes, pour m'amener près de lui, avant qu'il ne finisse par s'allonger, assez douloureusement visiblement. « Rassure-moi, tu ne t’amuses pas à déshabiller tous tes patients ! » Levant les yeux vers le plafond de cette chambre, je ne peux pas m'empêcher de soupirer. Ça aussi, on en a parlé un nombre incalculable de fois. Même si je sais que les rumeurs ne cessent pas de circuler à mon sujet, me donnant l'image d'une fille plus que facile. Fronçant les sourcils, je le laisse pourtant m’entraîner au bord de son lit. Il ne me laisse d'ailleurs pas vraiment le temps de répliquer, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose tant je pourrai continuer de miser sur ma part intérieure bien froissée, encore, suite à cette trop longue journée. « Tu es mienne, Yuko. » qu'il finit par glisser, en profitant pour s'accaparer mes lèvres. Des mots et un contact particuliers, qui font redescendre encore cette folie d'un cran. Elle reste pourtant bien là, tapie en moi. Mes yeux se referment, alors que l'une de mes mains vient se poser, délicatement, sur son torse. D'un geste de la main, je lui fais comprendre qu'il vaudrait mieux qu'il se tienne tranquillement allongé maintenant. Me raclant la gorge, ils se rouvrent, allant même se poser sur ce bras blessé. J'en profite pour m'asseoir un peu plus confortablement près de mon jumeau. De là, je commence à juste passer doucement ma main sur son bras. Histoire de tenter de sentir où ça peut bloquer. Concentrée sur ce que je fais, je me risque tout de même à jeter un coup d'oeil vers Clow, tout en glissant un petit .. « Il y en a pour qui je suis obligée, s'ils ne peuvent pas le faire d'eux-même. » Et ça, il doit bien le savoir de toute façon. Ce n'est pas un secret et c'est même pour ça que certains se laissent à faire circuler des choses si loin de la réalité à cause de simples gestes de ce genre. Soupirant une fois de plus, je trouve sans trop de mal et sans trop appuyer où il a visiblement pris un bon choc. « Et je sais, ça aussi, mais.. » Mon regard glisse jusqu'à mes mains, l'une posée sur son bras que je ne tarde pas à caler contre ma cuisse, l'autre tenant sa main avec douceur. La même que lorsqu'on était gamins et que notre mère s'en prenait un peu trop à lui. Et que j'étais là, pour tenter de lui apporter réconfort et bienveillance. Me reprenant, je secoue la tête de gauche à droite, avant de reprendre mes gestes sur son bras. « … Peu importe. » que je conclue. Je n'ai vraiment pas envie de ramener une énième fois le même sujet sur la table. De dire une fois encore à quel point c'est difficile. Que toute cette situation, autour de nous, est compliquée et épuisante. C'est à nouveau le visage fermé et concentré que je m'occupe de mon jumeau, pour tenter de l'aider à se rétablir plus rapidement. C'est bien là la seule chose que je peux faire pour lui, de toute façon. Estimant qu'il est temps de changer de sujet, je ne tarde pas à relancer ce brin de conversation entre nous, essayant même de lui répondre avec une léger sourire dans la voix. « Il serait p't'être temps que tu fasses un peu plus attention à toi, non ? » Qui peut donc savoir dans quel état je vais bien pouvoir le revoir, à notre prochaine rencontre ? « J'ai vraiment pas envie de te retrouver avec un bras en mois. » Et là, pour la première fois depuis son arrivée, mes lèvres s'éveillent un peu et s'étirent, doucement. De toute façon, les grands sourires, chez moi, sont devenus bien rares. Mes mains s'activent toujours sur son bras. Le massant en douceur. Essayant de tirer ses muscles, sa peau sous mes doigts pour ressentir la moindre gêne. Et tout ça, tout en étant attentive aux traits de son visage. Tout un art, pas vrai ? Et à nouveau, je ne tarde pas à changer de sujet. Histoire de m'expliquer un peu sur la raison de mon humeur quelque peu massacrante. « Ewald a mal dormi la nuit passée.. » Penchant ma tête sur le côté, je continue de fixer mes mains tout en jetant de rapides coups d'oeil sur le visage de mon double. Il semblait aller mieux, aujourd'hui. Heureusement, d'ailleurs. Mais, il est évident que si Clow avait été là, lui aussi, j'aurai sans doute pu compter sur lui pour veiller sur son fils à certains de ses réveils. Mais, là encore, rien n'est facile.
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Sujet: Re: [22/04/82] I've got aches that take the shape of sticky lips & a kiss with the light out. [...] Mar 23 Oct - 19:11
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En règle générale, je serai bien tentée de dire que tant que ma petite routine ne connaît aucun écart, je vais bien. Ou du moins, autant que je peux l'être, avec ce nuage si sombre qui plane au-dessus de ma tête depuis tant d'années et qui ne semble pas vraiment motivé à relâcher sa prise emmenant avec lui une douce et innocente folie. De toute façon, est-ce que je le voudrai seulement ? Peut-être. Sauf que je sais très bien que si je n'étais pas partie vivre à Polis, j'aurai pu subir une agression à n'importe quel moment. Cela n'aurait sans doute qu'était à remettre à plus tard ce qui devait finir par m'arriver. Les années ont certes passé depuis. Je les attends toujours. Je sais très bien que nos routes finiront par se croiser à nouveau. Eux, ne se souviendront sans doute pas de qui je suis. Après tout, je n'ai pas du être ni la première, ni la dernière Ntha à subir leur haine aveugle et meurtrière. Je n'étais qu'une enfant, lorsqu'ils ont abusé de la confiance de notre père pour s'en prendre à moi. Pourtant, la moindre image de cette fameuse soirée ne cesse de revenir dans mes rêves les plus sanglants. Quand ce jour finira par arriver, il est clair que je serai pas loin d'eux, à attendre qu'ils daignent baisser leur garde pour, à mon tour, les rendre aussi sourds que je ne le suis. Certes, ils m'ont quelque peu épargnée, en ne s'attaquant qu'à l'un de mes tympans. Mais, qui sait jusqu'où ils seraient allés si Clow n'était pas intervenu ? Certains ayant eu vent de cette histoire m'ont presque lancé que j'étais chanceuse de m'en sortir si bien. Qu'ils auraient pu m'achever, ou pire encore, me prendre avec eux. Pour m'emmener où personne ne le sait. Les disparitions de Nthas ne sont pas qu'un mythe. Et même ici, à Polis, il m'arrive très souvent d'entrer dans une sorte de vague de psychose qui me fait douter de tout et de tout le monde que je croise. Ici, à Polis, il est évident que des individus de ce groupe se cachent. C'est même évident. Peut-être même sous le visage de l'un des gardiens des lieux. Quel sentiment étrange de se sentir en sécurité, tout en se rendant compte qu'il peut très bien y avoir des failles. Il n'est pas rare que je me laisse aller à de telles pensées et ce, même si personne ne peut me rendre ce qu'ils m'ont pris. Et je ne parle pas là de cette simple oreille défaillante. Mais, le mal est tellement plus profond. Beaucoup plus. Pour l'heure, j'arrive à mettre tout ça de côté. Disons que l'énervement qui fulmine en moi, à cause du retard de Clow, m'aide assez à combattre ce mal. Triste illusion, tant il n'est pourtant jamais bien loin. Il me saute au visage dès lors qu'on me parle ou que je me trouve dans une pièce bien trop animée, me rappelant cruellement que je n'entends plus rien d'une oreille. Après, Clow a comme une sorte de don ou du moins une grande facilité à me faire redescendre dans les tours, rien qu'en me parlant. Et lorsqu'il me rappelle que son emploi du temps est loin d'être un cadeau, même pour lui, je ne peux pas m'empêcher de lui dire que je le sais bien, ça. Mais, entre le savoir et l'accepter sans rien dire face à certaines situations, il y a quand même un certain monde. Non ?
Finalement, je ne traîne pas plus et me mets sans trop rien dire d'autre aux soins de mon jumeau. Les mots qu'il dit alors, laissant entendre que je suis à lui, rabaissent un peu l'énervement qui est mien. Quoique. Il gronde toujours assez fort. Si Clow éloigne la tempête pour le moment, elle risque pourtant de frapper à la moindre faille. Qu'elle soit verbale ou même gestuelle. Mon impulsivité est légion, en quelque sorte. J'essaie d'y remédier, mais. C'est d'ailleurs sur ce mot que mon regard remonte jusqu'au visage de mon jumeau, voyant que ce geste sur ce bras ne lui semble pas vraiment agréable. Le lâchant pas cette zone de son avant-bras souffrante, je réduis pourtant la pression qu'exercent mes doigts dessus, pour traiter le tout sans lui faire mal. Pourtant, il le mériterait vu son retard, non ? « Yuko…. » Ne voulant pas revenir sur ce sujet qui a alimenté bon nombre de nos conversations, je lui fais bien comprendre que je ne vais pas m'y aventurer ce soir, en secouant la tête de gauche à droite. Et oui, je sais parfois faire preuve d'une sorte de sagesse, sachant très bien que de parler de ce sujet sensible me ferait remonter dans les tours en un claquement de doigts. Je vais même jusqu'à changer de sujet, mettant là en avant sa maladresse plus que légendaire. Qui, même si je m'en suis accoutumée avec le temps, me fait toujours stresser en ne sachant pas dans quel état il est susceptible de finir sa journée. « Crois-tu que cela me plaise autant, d’être sans arrêt blessé ? Je ne suis pas accro à la souffrance, tu sais ? » Laissant mes doigts glisser le long de son avant-bras, je finis par prendre sa main dans les miennes. Juste pour pouvoir m'assurer que tout ne pas pas trop mal, bien entendu. Et oui, là, j'ai mon masque de Sanyrt sur le visage. Et même face à Clow, je ne m'autorise pas réellement d'égarement lorsque je dois l'aider à retrouver sa forme. A part quelques petits détails, comme auparavant pour cet arrachage de chemise, évidemment. Soupirant, je continue de masser son poignet, avant de remonter un peu sur son bras au plus près de sa blessure. Nouveau sujet délicat en vue, après tout. Bien évidemment, je sais qu'il est un peu.. à la traîne par rapport aux autres. Voire même, comparé à de plus jeunes que lui. Savoir ça, forcément, ça influe énormément sur mon angoisse qui est presque étouffante par moment. J'ose espérer, oui, qu'il ne le fait pas exprès. « On ne sait jamais, avec toi. » que je lui réponds, simplement, après avoir haussé brièvement les épaules. Là, bien entendu, je n'ai aucune conscience d'à quel point c'est vraiment le cas. Disons juste que j'essaie de faire taire ma petite envie de lui coller une horloge dans sa tête. Rancune tenace ? Oh, non. Pas du tout. N'étant pas vraiment bien installée, je me rapproche un peu de lui pour ne plus avoir à me pencher autant. Remontant encore un peu plus, vers son épaule, j'en profite pour poser le bras de mon double contre mes cuisses, restant à genoux sur son lit. Et je continue d'étirer le moindre de ses muscles tout en les massant précautionneusement. Tête maintenant penchée, je finis par lui avouer pourquoi je suis aussi sur les nerfs en cette soirée, en lui avouant que notre fils a passé une bien mauvaise nuit et qu'il ne m'a donc pas vraiment laissé dormir. Autant dire que niveau énergie, ça commence à devenir difficile, avec cette journée qui n'a pas été reposante du tout. Je n'ai pas dis ça pour le faire culpabiliser au sujet de son absence dans la vie d'Ewald. Notre petit renardeau ne manque de rien. Là, il passe un peu de temps avec Kirsten, notre voisine directe, avec qui il s'entend à merveille. Et j'avoue que je m'attends un peu à tout et n'importe quoi de sa part, mais certainement pas à ce qu'il finit par me dire. « Peut-être devrais-tu songer à te trouver un époux ? » A peine sa question complètement idiote lâchée, mon regard se fixe sur lui. Est-ce qu'il est vraiment sérieux, en me disant ça ? Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Me redressant un peu, je finis par abandonner son bras, penchant ma tête un peu plus contre mon épaule. Entrouvrant mes lèvres, je ne sais même pas quoi répondre à ça. Il ne m'en laisse même pas le temps, en fait. « Et un père pour Ewald ? » Haussant les sourcils, j'avoue que ce qu'il me dit là me surprend un peu. Beaucoup, en fait. Pourquoi est-ce que j'aurai besoin d'un époux ? Et Ewald a déjà un père. Comment peut-il lancer une telle connerie sans vouloir renier le renardeau, et moi, dans la foulée ? « Vous avez tous deux besoin d’un homme dans votre vie… » Secouant la tête de gauche à droite, j'ai vraiment envie qu'il me dise qu'il m'embête juste, à dire ça. Qu'il n'est pas sérieux. Que ça ne lui a même pas traversé l'esprit, en vrai. Il est le pilier le plus solide autour duquel ma vie et mes repères reposent. Me résigner à trouver quelqu'un d'autre ne m'a jamais effleuré l'esprit. Comment peut-il dire ça ? Baissant la tête, je ne tarde pas plus à me reculer de lui, pour pouvoir me tenir à nouveau sur mes jambes. « Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi ? » que je lui demande, d'une voix beaucoup trop calme comparé à ce qui commence à gronder en moi. Il n'est pas le seul à me dire ça. Kirsten me l'a déjà dit. Tout comme d'autres résident de la Tour et qui pensent me connaître. Et que dire de nos parents.. Serrant les poings, je recule encore de quelques pas. L'intérieur de ma tête tremble comme si un vrai tremblement de terre menaçait de tout faire basculer. Fermant les yeux un bref instant, j'essaie de me convaincre qu'il dit simplement ça pour résoudre certaines choses, et en pensant m'aider ainsi qu'Ewald. Sauf que c'est loin d'être le cas. « Sois rassuré, ça devrait bientôt arriver. » Haussant les épaules à nouveau, je me retiens presque de pouffer de rire. « Nos parents sont sur le coup. Dès qu'ils trouveront quelqu'un d'assez fou pour me vouloir.. » Ne trouvant plus mes mots pour terminer ma phrase, je la laisse ainsi en suspend. De toute façon, qu'est-ce que cela changerait ? Si même Clow s'y met ? Alors qu'il m'a pourtant bien rappelé que je suis à lui, il y a peu ? Cette idée qu'ont nos parents, de vouloir me trouver un homme ne me plaît absolument pas. Aucun ne pourra m'apporter ces repères aussi bien que Clow. Aucun ne me connaît aussi bien que lui. Tous sont de simples inconnus qui, s'ils me désirent, ce ne sera que pour avoir une chance d'avoir une descendance possiblement Ntha voire même au sang noir. Et oui, ils ne savent pas que Clow n'est pas mon vrai jumeau, pas plus que moi je ne le sais et lui non plus. Alors, clairement, j'ai juste peur de n'avoir aucune idée sur qui je peux tomber. Puis même, je ne peux pas m'empêcher d'ajouter un détail important pour moi. « Ewald a déjà un père, je te rappelle. Et moi, je n'ai besoin de personne. » Un ajout fait alors même que je me décide à revenir vers cette caisse au pied de son lit pour y récupérer mon châle qui traînait jusque là signe d'un départ imminent. Ma voix est devenue un peu plus forte, à mesure que je me rends compte de cet énorme mensonge. J'ai bel et bien besoin de quelqu'un dans ma vie. Et cette personne, c'est Clow, personne d'autre. Mais, c'est assez sous-entendu de toute façon, lorsque je lui ai bien rappelé que notre renardeau a déjà un père, non ? Je n'ai pas envie que ce rôle soit interprété par quelqu'un d'autre et de toute façon, je ne mets aucune bonne volonté à chercher quelqu'un d'autre. Tout simplement.
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Clow
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Sujet: Re: [22/04/82] I've got aches that take the shape of sticky lips & a kiss with the light out. [...] Lun 10 Déc - 15:47
I've got aches that take the shape of sticky lips & a kiss with the light out.
Yukstoka | The more something is forbidden, the more people want to do it. There is a charm about the forbidden that makes it unspeakably desirable. “A woman who opens her heart to love you when it's already broken, is braver than any person you'll meet.”
Décidément. Si j'avais su, en entrant dans cette chambre, qu'on en serait à se prendre la tête -même si, croyez moi, ça reste encore très gentil, là-, j'avoue que moi aussi, je serai venue en retard. Au moins, je ne serai pas frustrée face à cette journée qui a été vraiment éprouvante. Au fond de moi, j'espère vraiment qu'Ewald se porte mieux, et qu'il arrivera à garder ses petits yeux fermés pendant plusieurs heures. Les joies d'être mère. « Tu devrais plutôt te réjouir que rien de pire ne m’arrive… Avec mon œil, c’est un miracle ! » que mon jumeau me rétorque alors même que je lui fais part d'un pseudo-doute, qui n'en est pas vraiment un. Ou, je ne sais pas. Mais, il n'aurait aucun intérêt à se blesser volontairement, non ? Mon regard ne peut pas s'empêcher de s'accrocher au sien, alors que j'ai cette envie de poser ma main sur sa joue. Il n'est pas sorti sans séquelle de cette sordide nuit. Et forcément, je me dis que s'il est diminué physiquement suite à ça, et bien, je n'en suis pas innocente. Si je n'avais pas été une Ntha, mais bien une petite fille comme les autres : ça n'aurait jamais pu se produire. Et Clow ne serait pas parti avec ce désavantage par rapport aux novices présents, et qu'il devra affronter un jour ou l'autre. Pinçant les lèvres pour prendre sur moi, et ne pas le pousser injustement sur ce terrain, je finis par tourner ma tête sans pour autant la baisser. « Je me réjouirai seulement le jour où tu sortiras en vie de ton Conclave. » Au moins, c'est dit et on ne peut pas me reprocher un manque de franchise dans mes paroles. Le regard que je lui lance essaie bien de lui faire comprendre qu'il n'a donc juste pas le choix. Et que s'il venait à mourir durant cet événement, je me chargerai en personne pour le ramener à la vie et le tuer de mes mains une seconde fois. Ou pas, mais laissez-moi cette impression. Merci.
Les choses vont encore plus mal qu'elles ne pouvaient l'être alors qu'il évoque ce délire d'un mari que je devrai me trouver. Comme nos parents semblent s'amuser à le faire, de leur côté. Je n'ai pas envie de trouver quelqu'un d'autre. Il faudra bien que mon entourage se résigne à une telle idée ! Et ce, même si, sans le savoir en ce moment, je suis à nouveau enceinte. Forcément, cela ne passera pas inaperçu. Les bruits qui m'ont suivi une bonne partie de ma vie à Polis -bien qu'ils soient plus modérés ces derniers temps- reprendront bon train, avec ces paris complètement ridicules que certains se feront entre eux pour savoir qui est le père de ce nouvel enfant. Il est déjà là après tout, même s'il reste insoupçonné jusqu'à présent. Me trouver un mari arrangerait sans doute les choses, faisant taire quelque peu tous ces bruits de couloirs, ces ragots dont les principaux sujets aimeraient s'en débarrasser. Sauf que non. Ils pourront parler autant qu'ils le veulent en m'apercevant au détour d'un couloir. Alors, forcément, je ne peux pas vraiment m'empêcher de lui faire part de cette grande nouvelle qui me comble de joie.. « Quoi ? » Visiblement, il s'agit d'une joie partagée. Le fait qu'il ne lâche que ce simple mot lui vaut un regard assez noir de ma part. C'est tout ce qu'il a à dire ? Il n'en faut pas plus pour me décider à retrouver Ewald. Tout ça me met un peu trop sur les nerfs. Ce début d'une nouvelle grossesse passant inaperçue ne doit certainement pas arranger les choses. Me recouvrant de mon châle pour éviter d'attraper froid en sortant de la pièce pour rejoindre mon petit « chez-moi » à quelques étages de là, je tourne juste la tête légèrement alors que Clow reprend la parole. « Il a un père qui ne peut le déclarer ouvertement comme son fils, tout comme il ne peut te revendiquer comme sienne. » Il la reprend pour me resservir ce discours que je ne connais déjà que trop bien et qui est bien loin de me réjouir. Sur lequel on s'est déjà pris la tête, plus ou moins méchamment d'ailleurs. Pas facile, oh que non, ça n'est pas simple. Pour personne. Pourtant, je comprends pourquoi les choses doivent rester comme elles le sont. Mais, ce n'est pas pour autant que c'est facile à gérer certains jours. J'ai beau faire de mon mieux au quotidien, je sais que les choses ne sont pas prêtes de changer. Roulant des yeux, mon attention se rive un instant sur la porte de la pièce, juste le temps pour lui de se rapprocher à nouveau de moi. Maintenant qu'il me fait à nouveau face, je dois lever la tête pour pouvoir échanger un regard avec lui. « Tu ne vas pas m’engueuler pour vouloir prendre soin de vous, surtout si jamais je ne sors pas indemne du Conclave… » Je ne peux que regarder ailleurs, à nouveau cette fameuse porte en l'entendant et surtout, en sentant ses mains se poser sur moi. Et comme je dois de toute façon ne plus tarder à rentrer, je me décide de ne pas en rajouter. Pour cette fois. « Ne pars pas fâchée, je t’en conjure… » Une demande qui m'amène purement et simplement à malmener ma lèvre. Avant de soupirer. Et d'abdiquer, une fois de plus, face à mon jumeau même si pour le coup, il est bien aidé par le fait que j'ai bien conscience de ce qu'il distille dans ses derniers mots. Et qu'on ne sait jamais de quoi demain sera fait. « A une condition.. » que je lui réponds, en plissant des yeux d'un air faussement courroucé. « Qu'on ne parle pas de tout ça la prochaine fois qu'on se voit. » En concluant avec ces quelques mots, j'amène une de mes mains jusqu'à son visage. Ewald lui ressemble tellement. C'est dingue de penser que personne n'a rien remarqué. Ou peut-être est-ce parce que je le connais bien, mon jumeau. Et que certains détails de sa personne me marquent plus qu'ils ne peuvent marquer quelqu'un d'autre. Du bout des doigts, je ramène une mèche rebelle barrant son front plus à sa place. Et oui, je ne suis pas forcément une personne facile à suivre. Mais ça, Clow en a l'habitude depuis le temps.
Bien trop rapidement, il est temps pour moi de retrouver notre fils et de tenter de profiter de ces quelques heures de repos pour souffler un peu, traînant forcément Clow dans l'un de mes rêves.
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