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dream glow (harley)

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Harley Weise
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Harley Weise



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MessageSujet: Re: dream glow (harley) dream glow (harley) - Page 2 EmptyDim 28 Fév - 23:00



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25 AOÛT 2482, Harley.
Harley inspira profondément en fixant la neige fondue qui parsemait l'étendue de rien devant lui. Il n'était tranquille dans sa tête que lorsqu'il était seul au milieu des arbres. Ce n'était pas pour rien qu'il ne travaillait pas dans la maison avec Luna. Outre son incapacité physique à exécuter des tâches minutieuses comme la cuisine, rien ne le laissait jamais tranquille dedans. Dehors, il était seul dans le froid et il gardait les idées claires. À peu près. Au moins lorsque Varian-V. n'était pas dans les parages. Mais dans tous les cas, la forêt restait son territoire. C'était passablement impressionnant pour un humain ayant grandi dans les étoiles, dans un géant d'acier et de plastique, d'être aussi à l'aise sur Terre. Harley connaissait chaque arbre, chaque rocher autour du village. Il partait parfois très loin pour des missions de chasse lorsque la viande venait à manquer au cœur de l'hiver. Il savait poser des pièges en se concentrant très fort, et suivre des pistes comme personne. Dommage que je sache pas aussi bien te parler, Varian-V. Il réprima une grimace de regret. Hier soir, il trouvait que la conversation avait été plus intéressante. L'esclave ne savait pas encore trop quoi penser de ce qu'ils s'étaient dit, cachés dans la pénombre de la remise, mais c'était un début. J'aimais bien les débuts, Varian-V. Plus que les fins. Plus que notre fin. Un souvenir embrouillé lui traversa la mémoire. Avant qu'on se revoit par hasard et que je te frappe… Avant la Terre, Nei, Aya et tous ces moments sans toi… C'était quand ils étaient venus te chercher et te mettre en prison, notre dernière fois. Ce jour-là avaient toujours eu un goût amer, un goût de tristesse et d'inachevé. De trahison. Tu étais parti sans moi, sans rien leur dire pour te sauver. Tu aurais pu donner mon nom, parce que c'était de ma faute, mais non. Jamais. C'était un peu vague, cette période. Il se rappelait avoir explosé de rage, avoir frappé, frappé, frappé jusqu'à mutiler et jusqu'à ce qu'on le frappe lui, et puis… Le noir. Des conversations sans le moindre sens. La déprime, la douleur, et l'envie que ça se finisse une bonne fois pour toute. Il repensa vaguement à Rachel, Mike et les autres, ceux qui l'avaient traîné comme un boulet en arrivant sur Terre. Ça aussi, c'était flou.

L'exclamation de Varian-V. le fit sursauter et il se recroquevilla sur lui-même l'espace d'un instant avant de se détendre. Il se força à relâcher ses épaules dures comme du bois et à hocher la tête, la boule au ventre. C'était vrai, c'était par ce chemin-là qu'ils étaient rentrés de cet après-midi improbable dont il gardait un souvenir étrange. Encore une journée que Harley ne savait comment classer… Doux amer, peut-être. Une belle définition pour un souvenir comme celui-là. Pour Varian et lui tout court d'ailleurs. Ils avaient joué dans la neige et c'était amusant… Puis le ciel leur était tombé sur la tête. Spontanément, il se calqua sur les pas de l'autre esclave et progressa en silence. Les bruits dans les bois enneigés disparaissaient complètement, et Harley aimait devenir une ombre parmi les ombres, invisible, silencieux et protégé. Être l'ombre de Varian-V., ça lui plaisait bien comme idée. Toi, Varian-V., tu n'avais pas envie d'être une ombre apparemment. Harley le dévisagea avec curiosité en réfléchissant. Il s'était posé à peu près la même question, mais… C'était trop difficile de réfléchir quand tu t'adressais directement à moi, Varian. Tu savais que personne n'avait eu ce petit accent dans mon prénom sur Terre ? Enfin, j'imagine que c'était normal, les gens ici ne parlaient pas comme nous là-haut… Mais même en usant de la langue d'en bas, tu gardais cette petite chose dans mon prénom. Ça aurait pu lui faire chaud à cœur. Ça aurait DÛ lui faire chaud au cœur. Ça faisait juste peur. Et c'était triste que ça fasse peur, non ? Sa réponse mit une éternité à venir et parut sortir de nulle part. « Euh… Euh, j-j… Je sais p-p… P-pas... » La honte lui brûla la poitrine. Ce n'était mille fois pas à la hauteur de ce qu'il pensait et de ce qu'il aurait voulu dire. Ses joues s'enflammèrent de gêne et il glissa sur une racine. Les larmes aux yeux, frustré et fâché, il battit des cils et se pinça les joues avec violence. Au prix d'un effort colossal, il glissa un bref regard à son ancien voisin avant de se tapoter le front. « … M-mots… Prisonniers. » Il n'y avait pas que les mots. Lui aussi était prisonnier de cette tête stupide et rebelle. Il y avait encore mille choses que Harley aurait aimé dire à Varian-V. Mille choses sur eux, sur Kimi, sur Cara, sur la Terre… Il aurait aimé parlé de plein de trucs, comme autrefois, quand il babillait sans cesse sur tous les sujets qui le passionnaient. Il aurait parlé de ce pays qu'il aimait, de la chasse, des sentiers dans les bois, des petites poulettes, de la neige et de toutes ces choses qui existaient sur Terre mais pas dans les étoiles. Il lui aurait raconté toutes ces aventures avec les gens du voyage, les récits qu'il avait entendu le soir au coin du feu… Il aurait même parlé de ces plages qu'il avait entrevu au loin et qui passionneraient Varian. Au lieu de ça, il jouait les idiots séniles aux côtés de la personne la plus importante au monde, personne qui le prenait soit pour un abruti, soit se refusait à poser des questions. Ça, il n'avait jamais oublié. Rivaliser de talent pour savoir ce qui se tramait dans la tête de son voisin, se consumer d'amour pour le plus grand abruti de la maison dans les étoiles.

Ils passèrent devant l'endroit où ils avaient joué dans la neige, et l'angoisse de Harley monta d'un cran. Il rêvait de savoir Kimi et Cara en bonne santé, loin des millions d'ennuis qu'on pouvait avoir sur Terre. Il voulait les savoir bien, en forme, libres et heureuses… Et il voulait aussi tout savoir d'elles. La dernière fois, il avait fui comme le lâche qu'il avait toujours été, et il ne serait probablement pas plus brillant aujourd'hui, mais il n'y aurait plus l'effet de surprise. Et peut-être que Varian-V. parlerait pour deux, même s'il en doutait. Sa douche d'hier et leur conversation dans le noir l'avait au moins rassuré sur un truc : lorsque toutes les étoiles et toutes les planètes du ciel étaient alignées, ils étaient capables d'échanger des mots pendant une bonne heure de façon presque normale. Peut-être que le miracle se poursuivraient ? Harley s'immobilisa brusquement.


─══─


SUR L'ARCHE, quelques mois plus tard, Harley, quinze ans.
Mal à l'aise ? Dans un état de confusion extrême, Harley se tordit les mains à s'en faire mal. S'il avait gardé un ton dangereusement calme jusque là, il sentait l'angoisse lui tordre les tripes. Il ne comprenait rien à ce que racontait ce connard de Standall. Rien, rien, rien. Qu'est-ce qu'il en avait à foutre, de le mettre « mal à l'aise » (si tant est que ce mot suffise à définir son état) ? Il n'en avait rien à foutre, non ? En tout cas, il s'en foutait lorsqu'il l'avait embrassé en guise de truc dégueulasse, et rien à foutre non plus à chaque horreur balancée. Et s'il ne voulait pas le mettre si mal à l'aise, pourquoi ne pouvait-il pas juste oublié ça ? L'espace d'une seconde, Harley envisagea de le supplier. Le supplier de rayer ça de sa mémoire, rayer ça de leurs scènes communes. Ce n'était pas facille d'imaginer un Harley plongé dans l'angoisse, les genoux tremblants, tant il faisait du bruit et des scènes au quotidien. Harley, c'était le type qui prenait de la place, qui beuglait dans les couloirs, et qui tapait si fort qu'on en oubliait tout le reste. On en oubliait ses regards toujours un peu triste, ses yeux bleus qui ne souriaient pas, ses muscles tendus par le stress et la colère. On voyait juste un casse-pied de première qu'on aurait aimé voir disparaître. Il porta une main à ses lèvres pour retenir les pleurs qu'il sentait monter. Derrière la honte et le stress, il réalisait aussi l'espèce de râteau monumental qu'il se prenait dans le plus grand calme. C'est vrai, ça avait toujours été voué à l'échec. Même lui savait que c'était irréalisable, et c'était d'ailleurs sans doute pour ça qu'il avait tout fait ces derniers mois pour tout saboter. Malgré ça… Malgré ça, il était amoureux. Il avait beau haïr Varian Standall de tout son être, tout son être ne vivait que pour lui et par lui. Depuis toujours.

« A-arrête… Arrête ça... » Une larme lui échappa et il l'essuya d'un geste plein de rage. « Juste… Juste dis-moi de me casser, dis-moi que tu me hais, que je suis sale ou… » Ou n'importe quoi, putain. Il n'en voulait pas, de ses excuses à deux balles. Il voulait des mots qui blessent, de la colère, de la rage. Il voulait avoir mal, avoir encore plus mal, pour réussir à leur haïr plus qu'il ne l'aimait. Il voulait avoir une bonne raison de partir en claquant la porte. Il voulait… Il ne savait pas. Peut-être que Harley voulait être traîné dans la boue, humilié, que Varian le blesse encore et encore, assez pour trouver le courage de faire un truc stupide et que ça finisse. Juste… Pas d'excuses. C'était pire que tout, les excuses. Une espèce d'entre-deux, de « non je ne veux pas de toi » et de « regarde, je suis encore une fois un type super et tolérant, je m'excuse mais rentre chez toi maintenant ». Cette fois-ci, il sortit pour de bon. Ce n'était pas une de ses sorties faites avec panache, claquement de porte et grands hurlements. C'était juste une sortie triste et fatiguée. Il ouvrit la porte et partit.
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MessageSujet: Re: dream glow (harley) dream glow (harley) - Page 2 EmptyDim 2 Mai - 15:50



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25 AOÛT 2482.
Il ne fut presque pas surpris d’entendre la voix de Harley bafouiller un semblant de réponse qui ne rima à rien. Mais, loin de se laisser démonter, il laissa échapper un léger soupir et continua sa marche. Peut-être lui en avait-il trop demandé ? Comme toujours. Tu avais toujours l’impression de trop en lui demander ici. C’était un comble. Fut un temps où Harley avait été une pipelette, souvent à son plus grand désarroi. Il y avait bien eu des sujets qui l’avaient passionnés autrefois au courant de leurs discussion. Discussion qui avaient bien souvent été rythmé par Harley, seul. Il n’avait jamais été très causant, même encore aujourd’hui, et Harley avait toujours sut meubler leur conversations pour deux. En échange, il était une oreille attentive, la plupart du temps, quand le brunet réussissait à le captiver. « C’est pas grave... » murmura-t-il pour lui-même.

Maintenant, c’était lui qui avait l’impression de faire des monologues.

Les dernières images de sa petite sœur dans l’arche lui revinrent en tête, et chassèrent ce souvenir triste du Harley dont il était tombé amoureux. Kimi avait changé. Cara aussi, mais Kimi avait ce petit quelque chose qu’il avait perçu en elle la dernière fois, et que Varian ne parvenait pas à comprendre. Quelque chose dans son regard avait évolué. Dans sa manière d’être. Ils étaient loin les airs poupons et les longs cheveux blonds. Elle était bien loin la petite Kimi chétive que Varian avait tenté de protéger au péril de sa vie. Il avait retrouvé une demi-sœur – une sœur – métamorphosé. Il s’embrumait l’esprit, à y songer encore et encore pendant sa marche, quand Harley se figea brutalement devant lui. « Harley ? » Il se hissa à sa hauteur, ses sourcils fins froncés. « Que se passe-t-il ? » De nouveau, ses sens s’étaient mis en alerte.


─══─


SUR L'ARCHE, VARIAN 16 ANS, HARLEY 15 ANS.
Casse-toi.
Il en avait envie.
Je te hais.
Le mot était fort, mais Varian devait le reconnaître : il l’avait pensé plus d’une fois.
Tu es sale.
Il ne le disait que pour blesser, sans le penser franchement.

Et Harley quitta la cabine des Standall sans un autre mot de sa part. Varian le regarda partir, les bras ballants le long du corps, en se demandant si tout ce qui venait de se dérouler ici-même était bel et bien réel. C’était bien trop surréaliste, bien trop grotesque pour être vrai. Et pourtant. Il ne sut pas combien de temps il resta là, à fixer la porte close de sa cabine, sans esquisser le moindre mouvement, oubliant presque comment respirer. Une nouvelle fois, le voisin d’en face avait réussi à le moucher.


*


Kimi toqua doucement à la porte de sa cabine ce soir-là. Elle entra, et l’avisa, allongé sur sa minuscule couchette. « Varian ? » « Mmm ? » « Tu ne vas pas bien ? » Il se redressa dans son lit, inquiet d’entendre une question pareille sortir de sa bouche. En temps normal, c’était lui qui s’inquiétait de son état, et non l’inverse. Il détestait que les rôles s’inverse. « Oui, pourquoi ? » « Tu n’avais pas l’air bien au dîner. Tu as jeté des regards furieux au Weise pendant tous le repas. » Il n’avait pas réussi à se contenir. « Des regards furieux... » Elle se trompait. Oui, il avait jeté de nombreux coup d’œil à la table à côté de la leur pendant le repas commun. Oui, il avait été plus insistant qu’en temps normal. Mais ces regards n’avaient pas été furieux. Ils avaient été ceux d’un garçon qui cherchait à comprendre, à capter l’attention d’un autre, qui faisait semblant de ne pas le voir. « Vous vous êtes disputés ? » « Non. » Et, sentant le regarda triste de Kimi sur sa personne, il continua : « J’essaie de ne plus me disputer avec Harley. Je sais que tu tiens à lui. » Non, il y avait autre chose. Ils avaient trouvé un semblant d’équilibre maintenant.

Que son voisin avait fait dégringoler cette après-midi.

Varian chassa les images – et les sensations qu’il ne parvenait pas à oublier – de sa tête, et lui tapota l’épaule avec douceur. « Va te coucher sœurette. Je vais bien. » Elle lui déposa un baiser sur le front, et esquissa un sourire heureux. « D’accord, bonne nuit Varian ! » Elle referma la porte avec douceur, et Varian enfonça la tête dans son petit oreiller, sentant le rouge lui monter aux joues.

Ça ne devais pas t’affecter, et pourtant. Tu n’avais que ça en tête. C’était encore et toujours lui. Mais cette fois-ci, pas pour de mauvaises raisons. Cette fois-ci, tu n’avais aucune envie de le voir disparaître. Tu le voulais sur le pas de ta porte, une nouvelle fois. Tu voulais essayer de l’embrasser à ton tour. Juste pour voir.

Varian étouffa un gémissement à cette pensée et sentit les larmes lui monter aux yeux.

Merci Harley, tu as réussi à me rendre dingue.
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MessageSujet: Re: dream glow (harley) dream glow (harley) - Page 2 EmptyMer 7 Juil - 0:01



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25 AOÛT 2482, Harley.
La neige étouffait tous les sons. Sous le couvert des arbres, elle agissait comme une grande bulle insonorisée, où tout disparaissait au milieu des blizzards, bourrasques et autres tempêtes. Seuls les habitants de ce pays gelé osaient se promener comme si de rien n'était. Malgré ça, malgré sa tête stupide qui ne fonctionnait pas, malgré ses mains devenues gourdes au fil des violences connues sur Terre, Harley pouvait au moins enorgueillir d'une chose : il entendait à la perfection. Même ici, même dans le froid, même quand tous pensaient être devenus sourds. Harley n'était jamais sourd. Sans même le voir, il sentit Varian-V. se figer derrière lui lorsqu'il s'arrêta net, puis le garçon se hissa à sa hauteur. Sa voix le fit tressaillir, et l'esclave leva une main impérieuse. La forêt, c'était chez lui. Il n'était maître de rien du tout, sauf sous les arbres, à Azgeda. Et pourtant, je paniquais. Je sais, j'avais l'air serein et concentré devant toi, Varian-V… J'étais terrorisé. J'avais entendu des bruits, des sons… Jusque là, rien d'effrayant. Je me savais capable de disparaître n'importe où comme une ombre et de t'amener avec moi. Mais ces sons... Son cœur battant la chamade, Harley tenta de conserver une mine calme. Il n'avait pas envie d'affoler son ami – ami ? il ne savait pas si ce mot était autorisé, mais il avait envie de l'utiliser, au moins dans le secret de son esprit –  pourtant… Coulant un bref regard à Varian, il le poussa brièvement vers un large sapin et se glissa derrière lui avant de poser un doigt sur ses lèvres. Quand la voix ne marchait plus, il lui restait les signes. Des voix lointaines, qui se voulaient sans doute discrètes, lui parvinrent de nouveau. Hésitant sur la marche à suivre, il se mit à se ronger les ongles. C'était ta faute, Varian-V. Tu en avais parlé. Tu les avais fait apparaître. Est-ce que Varian avait entendu ? Dans le doute, Harley lutta pour croiser son regard et traça une brève succession de lettres dans les airs. Il n'était pas sûr d'être encore capable d'écrire pour de bon, mais ces quatre lettres-là, il les avait tracé des milliers de fois, à chaque petit mot doux, à chaque bouquin prêté, à chaque petit encouragement discret. Kimi.

L'angoisse lui brûlait les tripes. Il voulait savoir si elle allait bien. Il voulait la voir, dévorer son visage du regard, l'aimer encore, la rassurer, être rassuré… Il en serait incapable, mais il se rêvait faire tout ça. Juste lui dire bonjour, aussi simplement qu'avant. Dire son nom, rire aussi un peu, peut-être. Il se recroquevilla sur lui-même et se rongea l'ongle du pouce à sang. Une fois encore, il chercha brièvement le regard de son ancien voisin pour le supplier de prendre le commandement pour la suite des événements. Seul, Harley savait qu'il serait resté dans l'ombre de son sapin, invisible et inaudible, comme le fantôme qu'il se plaisait à être. Il l'aurait regretté et il aurait rêvé mille fois à ce jour ensuite, mais c'était le plus facile. Il avait toujours été lâche, et c'était bien quelque chose qui n'avait pas changé.


─══─


SUR L'ARCHE, quelques mois plus tard, Harley, quinze ans.
Il avait songé à rejoindre un de ses aînés pour boire. À quinze ans, Harley n'était déjà pas un modèle d'élégance et de retenue. Les gueules de bois, il les avait déjà côtoyé à plusieurs reprises en traînant avec des aînés qu'il aurait mieux fait d'éviter. À douze ou treize ans, il avait initié le sexe avec une petite salope un peu plus vieilles. Ça avait été nul, mais de toute façon il se tapait sa première vraie nuit d'ivresse ce soir-là. En fermant la porte derrière lui, Harley se retrouva comme un abruti dans le couloir, les bras ballants, l'impression d'avoir été vidé de sa substance. Il ne se sentait même pas triste. Juste vide. Désespérément vide. Vide à vouloir être rempli. Mollement, il prit donc la direction d'un Grand-frère (qui n'en avait le nom que parce qu'il s'était présenté comme ça à Harley la première fois) et se perdit en route. Je crois que je n'avais même pas essayé en fait. J'avais pensé à l'alcool parce que ça brûlait tout sur son passage : les sentiments, la lucidité, les neurones... Mais finalement, il se retrouva devant l'une des rares grandes fenêtres de leur station qui donnait dans l'espace. Il s'était longtemps demandé si un jour, il verrait passer sa mère, froide et morte, devant la fenêtre, où si elle était partie bien trop loin pour qu'il la revoit un jour. Aucune des deux options n'était réconfortante, et heureusement il n'avait jamais eu à connaître la réponse. J'avais envie de revenir en arrière, d'utiliser le Retourneur de temps d'Hermione Granger pour réécrire le passé. Je crois, Standall, que je me serais tué moi-même. Je serais revenu quatre heures en arrière, et j'aurais tué Harley Weise avant cette soirée. Je l'aurais tué, et je lui aurais fait du mal. Je l'aurais poignardé, je crois. Poignardé avec beaucoup de violence, pour une effusion de sang et de brèves cris qui se seraient noyés dans un gargouillis pitoyable. À l'image de moi. Il n'avait pas envie de pleurer. Peut-être qu'il avait déjà tellement pleuré toutes les larmes de son corps u'il n'en avait plus en réserve ? En fait, il n'était même pas en colère. La montre à moitié cassée et trop grande qu'il portait au poignet lui indiqua l'heure du repas. Après un dernier échange sinistre avec les astres, Harley se leva et se traîna vers le réfectoire.

Où l'attendait le deuxième chapitre du pire moment de sa vie.


À présent, il était en colère. Tout à l'heure, devant sa fenêtre, Harley avait cru qu'il ne ressentirait jamais rien. Il s'était dit que Standall avait réussi à moucher toutes les émotions en lui commeil aurait soufflé une fragile bougie. Maintenant, je savais que j'avais envie de hurler. De te hurler dessus. Classique, finalement… Non ? Je t'avais toujours hurlé dessus, mais ce soir c'était de douleur. J'avais espéré ne plus rien ressentir, ne plus rien pensé. J'avais eu envie de continuer à vivre comme un automate. J'aurais sans doute pu, si tu m'avais ignoré. Mais tu ne m'avais pas ignoré. Pendant que je fixais le fond de mon assiette vide, les joues rouge d'angoisse et de honte, tu n'avais cessé de fusiller notre table du regard. Assez pour que même le Paternel se rende compte d'un truc. « Qu'est-ce que tu as encore fait au Standall, Harley ? » avait-il dit, de ce ton si agaçant, si mortellement calme et crispant. Ce que je t'avais fait, Standall ? Je ne sais pas, c'était à toi de me le dire. Pourquoi tu avais feint ce pseudo calme chez toi si c'était pour me fixer comme ça après ?

Harley ouvrit la porte de sa minuscule chambre d'un geste rageur et son regard se posa sur le livre corné qui trônait sur son bureau. Son sang se glaça. Il se souvenait, il avait écrit amoureusement sur deuxième de couverture un petit mot à l'attention de Kimi. Il y relatait tout son amour pour ce joli roman initiatique et poétique et y détaillait pendant des lignes et des lignes combien sa lecture l'avait rendu optimiste. C'était une jolie histoire, comme il les aimait, avec des sentiments, du brillant et du talent. Et il avait dit le matin même qu'il la porterait ce soir avant le couvre-feu pour qu'elle puisse le commencer au plus vite. Ce matin, il brûlait d'impatience à l'idée de pouvoir babiller pendant des heures avec elle sur les personnages. Ce soir… Ce soir, la cabine d'en face reflétait tous les enfers du monde. Sauf qu'il n'était jamais en retard pour les rendez-vous livres. Pas quand ça concernait Kimi. Il lisait, il lui donnait une date pour lui amener le roman, et il lui portait toujours en temps et en heure. Pour elle et pour les bouquins, il n'avait jamais déconné en soirée ni fini dans un mauvais lit. Il rentrait écrire ses petits mots doux sur les verso des couvertures, et détaillait sur des centaines de mots tous les bons points du récit. Jamais les mauvais, car il savait que Kimi saurait les voir d'elle-même et que son monde était suffisamment noir ainsi sans nécessité davantage de négativité.

Il refréna l'envie idiote de déchirer le livre et s'écroula dans son lit. Ce soir, il allait enfreindre l'un de ses plus grands interdits : ne pas planter Kimi. Il s'était toujours interdit de déconner là-dessus, mais il n'avait pas l'énergie de ressortir de cette piaule sordide pour un livre stupide.Pas au risque de… Ses yeux clairs se remplirent de larmes. Le dîner avait été un enfer mêlé de douleur et d'incompréhension. Il n'avait pas levé les yeux une seule fois de son assiette, mais il sentait le regard de son voisin lui brûler la nuque. Malade, il enfouit son visage blême et humide dans son oreiller tout plat. Son cerveau stupide le ramenait à une seule image et elle le faisait beaucoup trop réagir. Varian Standall, c'était tout entier qu'il en était amoureux. Il pensait à lui, il rêvait de lui, il rêvait de le toucher, de le sentir, de le serrer. Il rêvait beaucoup de choses qui l'avaient terrifié, torturé… Maintenant, la torture serait de vivre sans âme en passant devant lui. Ce n'était plus un rêve, parce qu'il n'était plus permis d'espérer en silence. « Connard... »
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MessageSujet: Re: dream glow (harley) dream glow (harley) - Page 2 EmptyMar 31 Aoû - 9:16



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25 AOÛT 2482.
« Cara, psst, réveille toi ! » En moins d’une fraction de seconde, la jeune femme sous ses yeux se leva, aux aguets, les yeux grands ouverts. Elle était en alerte, comme tous les jours depuis qu’elles avaient atterris sur terre. Cara avait pris l’habitude de dormir sur une seule de ses oreilles ; son instinct de survie primant sur tout le reste. Kimi lui jeta un regard amusé, un air serein sur le visage. « Du calme, tout va bien. » « Pourquoi tu me réveilles alors ? » pesta la plus âgé. « Tu as beaucoup dormi, mais le jour s’est levé depuis quelques heures, et nous devons continuer nos recherches. » Cara leva les yeux au ciel et se leva, non sans afficher une moue sur son beau visage.


Elle détestait cette planète. Elle n’aimait pas le froid, le vent, les animaux étranges qu’on n’y trouvait. Elle ne supportait pas ce climat rude qui avait bien manqué de lui faire perdre les doigts, si elle n’avait pas rapidement trouvé de quoi se couvrir. Elle détestait sa vie ici. Une vie en binôme, avec la petite sœur d’un garçon qu’elle avait aimé par le passé… Sa vie était devenue un enfer. Et elle était devenue un enfer parce qu’elle l'avait voulu. Parce qu’elle avait refusé de laisser cette petite blondinette mourir seule.


Ou du moins, elle avait cru qu’elles mourir.


Cara s’était trompée, comme jamais elle ne s’était trompée. Elles avaient fait partie d’un projet qui les avait dépassé toutes les deux. Et maintenant, elles étaient seules. Loin de leur groupe, loin des seuls visages familiers qui auraient pu les aider… Et chaque jour, Cara avait l’impression qu’elle vivait le dernier. Elle vivait dans la peur de perdre Kimi, ou de perdre la tête une bonne fois pour toute. Elle vivait dans la crainte de croiser l’un de ses hommes géants qu’elles avaient déjà aperçu, de loin, près d’une rivière gelée. Elle vivait dans la crainte de finir comme eux.


Des fantômes du passé.


Car Varian et Harley étaient morts tous les deux. Peu importe ce que lui disait Kimi, les deux garçons qu’elles avaient connu sur l’Arche n’étaient plus. Ils n’étaient plus que deux coquilles creuses, sans plus une goutte de ce qui avait fait leur personnalité par le passé. Elle avait refusé de les voir, de les reconnaître. Pire, elle avait eu peur. Peur de son meilleur ami. Kimi avait passé des jours à la harceler pour qu’elles partent leur recherche, pour qu’elles les sauvent, toutes les deux. Mais voulaient-ils être sauvé ?

Elle avait vu deux pauvres vagabonds, sauvages et terrifiants ce jour-là. Elle n’avait pas vu le grand-frère de sa pauvre camarade, ou son meilleur ami. « Tu ne manges pas ? » Cara secoua la tête. Comme tous les jours, son appétit n’était pas au rendez-vous. Il faiblissait à vue d’œil. « Prend des forces Cara, je ne survivrais pas sans toi, et tu le sais. » Cara haussa les épaules. « Je n’aurais pas dû empêcher ton copain de te rejoindre. Il aurait été bien plus utile que moi. » Kimi haussa un sourcil. « Putain, je suis vraiment trop conne. Je ne sers à rien. » « Ne dis pas ça... » Kimi lui tapota la tête, et Cara soupira, vexée.

Parfois, souvent, elle repensait à sa mère. Sa mère qu’elle avait quittée sans aucune explication. Sa mère qui avait fondu en larmes en la voyant une dernière fois. Je vais veiller sur Kimi, lui avait-elle dit. Cette simple phrase avait réussi à la faire sourire un peu. Ne meurs pas Cara, je te l’interdis. Et elle lui avait fait cette promesse. Intenable. Bien sûr qu’elle allait mourir ici. La question était de savoir qui d'elle ou Kimi y passerait en premier. « Comment tu te sens aujourd’hui Kimi ? » « Je respire bien ! » « Tu tousses ? » « Non, pas trop. » Pour une raison qui lui échappait, les poumons de Kimi étaient bien moins capricieux ici. « On se prépare, et on y va ? » « Ouais... »






Kimi trouvait la vie sur terre fascinante. Effrayante, mais fascinante. Cependant, elle devait bien avouer qu’elle ne l’avait jamais imaginé ainsi. La région dans laquelle elles avaient atterri n’avait rien de chaleureux. Cara avait mis la main sur un drôle de bunker*, au beau milieu des bois, dans lequel elles avaient élu domicile, faute de trouver mieux. Le lieu était petit, étroit, mais assez haut pour qu’elles puissent y rester toutes les deux sans vivre à quatre pattes ou le dos courbés. Elles y avaient trouvé un vieux fusil de chasse et quelques munitions – que Cara prenait à chacune de leurs sorties – quelques conserves de nourritures – pas franchement de quoi tenir des mois – mais surtout, un semblant de couchette et une lampe à batterie. Kimi avait tout suite compris l’environnement hostile dans lequel elles évoluaient, et très vite, le bunker s’était imposé comme une évidence à leur survie.

Elle avait appris à pêcher rapidement, à allumer des feux rapidement pour faire cuire ses poissons avant de vite l’éteindre pour ne pas attirer les curieux vers elle. À sa grande surprise, Cara s’était révélée être d’une grande aide sur les plantes. Elle n’avait jamais vraiment imaginé la grande blonde sachant distinguer une baie d’une autre, mais Cara était pleine de surprises.

« Partons par ici aujourd’hui ! » Dans sa tête, tout était clair. À force de rondes et de petits marquages discrets, elle commençait à connaître sa zone. Aujourd’hui, il leur restait une parcelle, la seule que Kimi appréhendait de visiter. Potentiellement, ils étaient là. « Cheffe oui cheffe ! » clama Cara derrière elle. Elle rabattit sa capuche sur ses cheveux coupés aux épaules, et elles se mirent en route. Aujourd’hui, le vent faisait des siennes. On arrive les garçons. Chaque jour, Kimi se demandait s’ils allaient finir par se croiser à nouveau. Le regard de Varian, et de Harley, de la dernière fois ne l’avait pas quitté. Ni cette larme sinistre qu’ils arboraient tous les deux sur une de leurs joues. Depuis, elle s’était fait le serment de les retrouver. Et de partir avec eux. Vers où ? Elle n’en savait trop rien. Mais la neige ne pouvait pas recouvrir toute la terre entière. Elle devait bien s’arrêter quelque part. Et elle voulait trouver ce quelque part. Ce quelque part où ils seraient sains et sauf tous les quatre.





Elles étaient là. Varian était certain de ne pas avoir rêvé leurs voix. Il se tourna vers Harley, paniqué, et y trouva un drôle de regard – un mélange de méfiance et d’appréhension – qui ne l’encouragea pas du tout. Que devait-il faire ? Prendre les devants ? Alors, dans le silence le plus total comme il avait appris à le faire en accompagnant Aya chasser, il lui fit signe de se déplacer derrière lui, dans le plus grand des calmes. Un nouvel éclat de voix – Cara, il en était certain – le fit tressaillir tandis qu’il s’appliquait à marcher en faisait le moins de bruit possible. Que faisaient-elles aussi près de Missi ? Elles n’avaient aucune idée de l’existence du village, et encore moins des dangers qu’il renfermait. Varian en eu des sueurs froides. Il fit signe à Harley de se baisser derrière un buisson, et attendit quelques secondes. Plus rien. Les deux filles s’étaient elles aussi faite discrètes. Il n’y avait plus un bruit, plus rien. Il fronça les sourcils, intrigué, et tourna son visage vers Harley, intrigué. Tu entends un truc ? articula-t-il sans émettre un son. Au moment où il se demanda si les deux femmes s’étaient tout simplement envolé, un cri le fit sursauter. « Fait chier ! Sors-moi de la putain ! Piège de meeeerde !!! »

Piège ? Il ouvrit de grands yeux. Des pièges, évidemment. Elles étaient proches du village, tu savais que les chasseurs posaient des pièges par ici. Et qu’ils venaient les vérifier tous les soirs. Il bondit hors de son buisson en agrippant la manche de Harley et le tira en avant. Il connaissait l’endroit où étaient posés les pièges.





« Coupe ! Coupe avec un truc, je sais pas ! Putain Kimi sors moi de làààà ! » Plus Cara s’agitait, plus elle avait l’impression de sentir les cordes se resserrer. « N-ne bouge p-plus ! » Kimi agitait les mains, paniquée. Leur vigilance s’était envolée une fraction de seconde, mais une fraction de seconde nécessaire pour que Cara ne pose les pieds au moment endroit. Un filet de cordes grossièrement tressé s’était refermé sur elle avant de la transporter à deux bons mètre du sol. « J’ai un c-couteau... » Cara arrêta de bouger et lui lança un regard apeuré. Paniqué, Kimi fouilla dans son sac, à la recherche de cette petite lame qu’elle avait affûtée il y a quelques jours. Les doigts tremblants et la respiration soudain sifflante, l’angoisse ne cessait de la gagner. « Kimi, respire… respire... » Elle releva vers elle des yeux larmoyants et prit une profonde inspiration. « C’est bien ma grande, je vais me calmer, et toi aussi… Je… Je vais bien, regarde… Cherche tranquillement, respire surtout. » Cara avait peur, elle le savait mieux que quiconque. Ses mots étaient uniquement là pour la rassurer elle. Une nouvelle fois, elle était ce petit boulet à traîner, à pouponner. Cara parvenait toujours à prendre sur elle pour ne pas qu’elle se sente dépassé à son tour. Tu es tellement plus forte que ce tu penses Cara. « Je l’ai ! » « Parfait ! » Soudain, au moment où elle s’apprêta à donner le premier coup de lame, des bruits de pas la firent sursauter.

Deux immenses masses sombres venaient de faire irruption. Et Cara se liquéfia dans son filet au même moment où elle se jeta devant elle, la lame en avant, prête à tout pour essayer de la défendre.


─══─


SUR L'ARCHE, VARIAN 16 ANS, HARLEY 15 ANS.
« Tu attends quelque chose sœurette ? » Kimi haussa les épaules et Varian passa une main dans ses longs cheveux blonds. Il ne résista pas à l’envie d’en tresser une petite rapidement, du bout des doigts, avant de les lâcher à nouveau. « Tu veux sortir un peu ? » « Je ne peux pas ce soir… J’attends. » « Tu attends ? » Varian lui lança un regard triste. Elle attendait ? Et puis, il comprit. Il savait très bien ce qu’elle attendait. Comme toujours. Il soupira et tourna à son tour les talons, avant de s’enfermer dans sa chambre. Stupide voisin. Elle l’attendait. Avec ses grands yeux de biche bleus. Et lui, ne venait pas. C’était à cause de toi, et tu le savais pertinemment. Il secoua la tête, soudain agacé par la situation. Pourquoi fallait-il toujours que les choses les plus improbables lui tombent dessus ? Ne pouvait-il pas vivre tranquillement vivre sa vie dans son coin, sans rien devoir à personne ?

Cette situation le mettait hors de lui. C’était Harley Weise. Rien de plus que son stupide voisin insupportable. Un connard avec un grand « C », un « C » capitale écrit en majuscule, en gras et en rouge. Mais ce voisin lui avait fait quelque chose. Quoi, il n’en savait rien, mais il le détestait encore plus pour ça. Peut-être que ça lui plaisait de jouer avec tes sentiments, de te voir lui jeter des regards encore plus noirs ? Mais en même temps… Ces derniers mots, prononcés ici même ne le quittaient pas. Ils restaient en suspens dans son cerveau. Ils étaient là quand il mangeait, quand il travaillait, quand il peinait à s’endormir. Il se demanda ce qu’il avait fait pour mériter pareil châtiment. Pourquoi lui ? C’était une question qu’il s’était beaucoup posée ces derniers jours. Et surtout, pourquoi prenait-il autant la chose à coeur, des semaines après ? Harley, il faut qu’on parle. Et il n’avait toujours pas trouvé le courage de lui dire cette petite phrase de rien du tout.

Il s’était levé comme un zombie ce jour-là. Un zombie guidé par la seule intention de mettre fin à toute cette mauvaise pièce de théâtre. Il allait tirer les choses au clair, y voir plus net mais surtout : tout faire pour avoir de nouveau la conscience tranquille. Alors il quitta sa cabine à pas de loup, en vérifiant bien qu’il lui restait quelques dernières minutes avant le couvre-feu. Il se glissa jusqu’à la cabine d’en face, cette même cabine qu’il avait fuis pendant des jours, et il y toqua trois petits coups secs. « Harley ? » Il avait mal rien que de prononcer son prénom. Il aimait bien ce prénom, au fond. Il sonnait comme quelque chose de très doux, qu’il fallait à tout prix protéger. Tout l’inverse de son porteur, en somme. « C’est Varian. Il faut qu’on parle. »
[/i]


*bunker semblable à celui que Clarke trouve dans la saison 1 de The 100.
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25 AOÛT 2482, Harley.
Il ne fallait jamais suivre les idées du soir. C’était une règle simple à laquelle Harley s’était astreint toute sa vie, dans l’espace comme sur Terre. Une ligne directrice unique, qui reliait à elle seule le Harley du passé à l’esclave d’aujourd’hui. Les idées du soir, puisées dans le noir, le conduisaient chaque fois nulle part. Ou dans des situations bien trop noires. Sous son grand sapin, son visage blême donnait une fois de plus raison à cette règle de vie. La veille, il rêvait de revoir Kimi encore une fois, juste pour effleurer un fantôme du passé très doux et réconfortant. Mais qu’y avait-il de réconfortant à se traîner dans la neige pour apercevoir la seule qui pouvait encore me retourner d’un seule regard ? Pas la seule… L’autre se trouvait juste derrière lui, grande silhouette sauvage dont le simple souffle lui semblait assourdissant. Varian-V. Lui fit signe de lui emboîter le pas et prit les devants, au grand soulagement de l’esclave. Chasser, ça lui convenait. Tuer des animaux avec tristesse, les éviscérer, traîner de lourdes carcasses sur des kilomètres, c’était dans ses cordes. Prendre d’autres humains en chasse quand le maître le demandait aussi. Il détestait, mais il savait garder la tête froide dans ces situations. Rester aux aguets en bord de rivière pour pêcher était un jeu d’enfant. Il adorait éteindre son pitoyable cerveau pour se concentrer sur une tâche unique et simple : satisfaire les maîtres et, peut-être, obtenir une félicitation. Mieux, les restes d’un repas chaud et, exceptionnellement, le droit de dormir devant la cheminée.

Chasser des filles qui gardaient encore et envers tout une place spéciale dans son cœur, ça, ce n’était plus du tout dans ses cordes. Ca ne l’avait jamais été, même au beau milieu des étoiles. Le fantôme de Harley suivit pourtant Varian-V au milieu des arbres, le cœur battant la chamade. Il rêvait de les revoir, et il haïssait cette simple idée en même temps. Il avait, malgré lui, finit par s’habituer au regard que son ancien voisin posait sur lui. Il savait qu’il avait plus ou moins le même en retour… Ce satané mélange de déception et de tristesse devant cet être qui n’était plus – et ne serait plus jamais – le même. Il était invisible Il était silencieux Ill n’existait plus sous l’ombre des arbres. Alors pourquoi son cœur battait-il si fort ? Pourquoi sentait-il son corps trembler comme s’il avait froid ? Il aurait pu s’enfuir au moins bruit de trop, s’effacer, supprimer son existence pour rester ce garçon mort aux yeux de Kimi et Cara. Dans sa tête, toutes les émotions s’entrechoquaient, et parmi elles l’angoisse de savoir ces deux petites idiotes aussi près du village. Elles n’en savaient rien sans doute, et pourtant elles marchaient sans la moindre discrétion dans l’endroit le plus dangereux du coin. Ici, chaque être humain devenait mortel pour des étrangers. Il le savait, il faisait partie de ceux qui auraient pu leur planter une lame dans le corps. La cacophonie s’arrêta d’un seul coup, laissant les deux garçons dans la plus grande perplexité. Si Harley était au moins sûr d’une chose, c’est que deux filles des étoiles comme elles ne pouvaient pas échapper à des gens d’en bas. Ou à eux deux. Depuis le temps, ils étaient des gens d’en bas. Des pièces rapportées, mais tout de même. Un hurlement aigu le fit bondir au plafond et il se cogna douloureusement à Varian-V. Il n’avait pas été aussi tendu depuis longtemps.

Seul, il serait resté planté là, incapable de juger de la bonne marche à suivre. Il aurait eu trop peur de se montrer, trop peur d’aller voir. Trop peur de se jeter au devant du danger, même pour les deux femmes les plus précieuses au monde. Presque les plus précieuses. Nei aurait détesté ces pensées qui l’habitaient. À sa grande terreur, Varian-V. l’agrippa par la manche et le tira derrière lui, droit vers le hurlement. Bien sûr que Harley avait peur pour Cara – il avait reconnu sa voix, même au travers d’un cri de terreur. «  N-non… » Sa voix faiblarde n’ébranla pas l’autre esclave qui le traîna impitoyablement derrière lui. Il ne voulait pas venir. Il ne voulait plus les voir, plus être vu, plus se confronter à cette situation dont il avait pourtant rêvé à de nombreuses reprises le soir, sous sa vieille couverture puante. Rêves du soir, désespoir. La scène qui s’offrit à lui lui paru pourtant hautement improbable et coupa sa terreur l’espace d’un instant. Cara se trouvait saucissonnée en l’air dans un filet grotesque et Kimi se jeta entre elle et eux, un petit canif à la main. Les yeux bleus de Harley dévorèrent le visage de la blondinette, comme pour graver ses traits à jamais dans sa tête. Inutile, il aurait pu redessiner son visage les yeux fermés si on lui avait donné un crayon. Enfin peut-être.

Complètement perdu dans sa tête mais affichant pourtant une fausse et calme résolution, Harley leva ses deux mains tremblantes et dépassa Varian-V. pour s’approcher de Kimi… et la dépasser pour regarder le piège de plus près. Agir comme d’habitude, comme s’il s’agissait d’un lièvre pris là-haut était sa seule solution pour rester connecté à la réalité et ne pas divaguer. Il connaissait ces pièges médiocres, c’était ceux d’un gars au village. Ils manquaient de finesse et de solidité à ses yeux, ce qui expliquait probablement les maigres performances en chasse de ce chasseur. Mais Harley savait comment désamorcer le piège au moins. Vingt secondes plus tard, Cara s’écrasait dans la neige fondue dans la moindre délicatesse. Maintenant, il ne pouvait plus faire comme s’,il s’agissait d’un lièvre. Un lièvre serait parti en silence et en vitesse. L’intervention silencieuse de Harley avait duré moins de dix secondes, juste le temps de frôler Kimi et désamorcer l’ensemble, mais il se rendait maintenant compte que lui comme Varian-V. n’étaient pas forcément les bienvenus ici. Je n’avais pas envie d’être le bienvenu. Je voulais qu’elles ne chassent, qu’elles nous menacent, pour qu’on s’en aille vite et qu’on puisse reposer nos émotions beaucoup trop agitées. Les yeux baissés, Harley esquissa quelques pas dans la direction de son ancien voisin, dans l’idée très claire de se cacher à moitié derrière lui.


─══─


SUR L'ARCHE, quelques mois plus tard, Harley, quinze ans.
Rester allongé à se morfondre jusqu’à ce que mort s’en suive. Pâle et humide de sueur dans son lit trop chaud, Harley caressait cette idée pour la millième fois dans son existence. Il n’avait jamais été un optimiste, mais il était un romantique. Le chagrin signifiait forcément la fin de son monde, la chute de tout son univers, sans espoir de reconstruction. Il savait que s’il évoquait une peine de cœur, sans mentionner l’objet de son désir le plus profond, à son père, ce dernier lui rétorquerait un truc nul genre «  une de perdue, dix de retrouvées » et qu’il se sentirait encore plus mal derrière. Varian Standall était irremplaçable… et inatteignable. La cabine était silencieuse, et cette absence de bruit contribuait à l’angoisse qui lui serrait les tripes. Les bruits habituels de leur cabine, rythmée par son père et ses incessants vas-et-vients, lui manquaient La lumière dans la pièce à vivre aussi, juste pour le sortir du noir dans lequel il s’était volontairement plongé. Dans cet insupportable silence, les trois petits coups toqués à la porte d’entrée résonnèrent comme le clocher d’une église. Le visage enfoui dans son coussin sale, il tendit l’oreille, le cœur battant. Si Kimi venait toquer, il ne lui ouvrirait pas. Il n’avait pas envie de l’affronter ce soir. Il n’avait pas envie d’affronter qui que ce soit. Juste d’entendre la vie continuer son cours pour, peut-être, lui donner un peu de courage. Une voix s’éleva, et son cœur s’arrêta.

Aussi simplement que ça, Harley se sentit mourir en entendant cette voix détestée s’élever derrière sa porte d’entrée. Si proche et si loin, si improbable ce soir, il était pourtant sûr de ne pas l’avoir rêvée. Il en était sûr car il l’avait rêvée des milliers de fois, parfois en boucle le soir dans son lit, et qu’il savait maintenant la différence entre le rêve et la réalité. Malgré lui, sans même s’en rendre compte, il se redressa sur un coude et fixa l’obscurité en direction de Varian Standall. Il était plongé dans le noir de sa chambre, mais il pouvait presque le voir aussi clairement qu’il avait été devant lui, planté devant la porte, réticent à avoir prononcé ce simple prénom. Son prénom ne sonnait jamais aussi bien qu’entre ses lèvres. Leurs deux prénoms. Harle était une suite de lettres inventée pour jaillir de Varian, c’était une certitude. Un peu stupide devant l’affluence d’émotions qui jaillissaient de lui, Harley se leva lentement et traversa la cabine en silence, ses chaussettes frôlant à peine le sol. Il s’arrêta derrière la porte, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Il se demanda ce qui se passerait si ce dernier finissait par lui casser les côtes pour s’enfuir. Sans doute qu’il se précipiterait, battant à tout rompre, vers le type de l’autre côté. Peut-être qu’il n’avait qu’un demi-cœur, rêvant de rejoindre son autre moitié derrière la porte ? Il se mordit brutalement la main, imprimant chacune de ses dents dans sa peau. Il était con. Con d’avoir toujours ce genre de pensées après les récents événements. « Pourquoi ? » Fier de lui. Sa voix ne tremblait même pas et trancha l’air, cinglante. Quelque part, il savait que ce n’était pas de la faute de Standall si.. Si… Ses yeux se remplirent de larmes. S’il ne l’aimait pas. S’il le détestait. Si lui, Harley Weise, était tout ce qu’il ne pouvait voir en peinture. « Laisse-moi tranquille. » Il s’adossa à la porte, réfrénant les larmes qui lui brûlaient la gorge. « Fiche-moi la paix, je te ferais plus chier. » Sa voix trembla, il eut envie de se gifler devant cette faiblesse. « Promis. » Il n’avait pas envie de parler, car il n’y avait plus rien à dire. Ses espoirs débiles envolés, il ne voyait plus l’utilité de palabrer sur des choses qui faisaient si mal. Tant mieux pour Standall si c’était si simple de venir toquer à sa porte. Il se demanda si c’était ça, devenir aigri par la vie ? Dans les vieux romans classiques, c’était ce qui arrivaient aux personnes aux espoirs déçus. Est-ce qu’il allait devenir une Madame Bovary, méchante et aigre ? Une larme s’accrocha à ses longs cils. Qu’est-ce qu’il était bête...
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25 AOÛT 2482.
La scène lui sembla surréaliste, et pourtant. Elles étaient bien là, devant eux, en chaire et en os. Kimi se tenait raide comme un piquet, une mèche de cheveux blond devant ses yeux, et une arme tendue vers eux. Il y avait quelque chose de nouveau chez elle. Une lueur qui n’avait jamais brillé dans ses yeux avant aujourd’hui. Une lueur dangereuse, qui en lui était pas familière, et qui fit se poser à Varian un million de questions. Qui était la jeune femme sous leurs yeux ? Qu’avait-elle traversé pour en arriver là ? Autant de question en réalité qui le hantait depuis qu’ils les avaient recroisés sur ces terres enneigées. Ses iris vert se posèrent sur la lame de l’arme qu’elle brandissait juste là, sous leur yeux, et il eut envie de la rassurer : elle n’avait rien à craindre d’eux.

Il en était de même pour Cara, piégée dans son filet, qui avait cessé de se débattre, tétanisé par la scène se déroulant sous ses yeux clairs. Il vit Harley s’avancer, et n’eut nullement envie de le stopper : en ce qui concernait Kimi et lui, son instinct lui hurlait que tout se passerait bien. Kimi le dévisagea longuement, des pieds à la tête, tandis que le jeune homme progressait vers le piège et Cara, qui restait tout bonnement terrifié. Les yeux de Varian, eux, guettaient le moindre mouvement de la part de sa demi-sœur. Mais cette dernière ne fit rien, consciente que le garçon qui avait été son meilleur ami pendant des année ne leur voulait aucun mal. L’intervention de Harley en dura qu’une poignée de seconde, et Cara se rua derrière Kimi, les cheveux en pagaille et un air terrorisé sur le visage. Elle avait le visage rouge, et les lèvres tremblantes, et il fut impossible pour Varian de soutenir le regard glacial qu’elle lui lança, bien malgré elle.

Kimi avait baissé son couteau, avec lenteur et précaution, mais restait sur ses gardes, et Varian tourna légèrement la tête vers Harley pour le remercier d’un regard. Communiquer ainsi avec lui était plus simple, mais surtout, plus confortable en ce moment même. Il se demanda s’il devait parler en premier, esquisser un pas dans leur direction ou tout simplement leur faire un signe de la main pour les rassurer. Varian se questionna, sur pourquoi lui semblait totalement insurmontable à présent. Il n’avait jamais été du genre à s’écraser, encore moins devant la gente féminine du temps où il avait vécu sur l’Arche. À présent, devant elles, il n’était plus que l’ombre de lui-même.




« Merci Harley. » Kimi crut rêver sa propre voix. Elle était bien plus grave que ce qu’elle avait imaginé, pourtant, c’était rien elle qui venait de parler, pour briser ce silence lourd et froid. Elle guetta la moindre de ses réactions, à lui et Varian, mais surtout à lui. C’était à lui qu’elle s’adressait en cet instant. À ce garçon un peu misérable et loin du Harley qu’elle avait tant aimé sur l’Arche. La main de Cara se resserra un peu plus sur son épaule, quand elle esquissa un pas vers eux, d’un air assuré et ferme. Elle glissa son arme à sa ceinture, et s’approcha une nouvelle fois, faisant si du gémissement incontrôlé qui échappa à son amie. Elle le savait bien : Cara ne parlerait pas. Cara voyait deux fantômes de son passé, des fantôme qu’elle avait enterré et dont elle avait fait le deuil, des années de cela.

Elle l’avait vu faire, et ne lui en avait jamais voulu.

Quant à elle, elle avait toujours espéré. L’espoir fait vivre, lui avait-on lancé de nombreuses fois. C’était l’espoir de les revoir tous les deux en vie qui avait maintenu son corps en état, et sa lucidité telle qu’elle était, Kimi en était persuadé. Elle n’y était certes pas arrivée seule, mais l’espoir de revoir un jour Varian et Harley lavait fait s’accrocher à la vie plus que n’importe qui. « Vous me reconnaissez toujours, hein ? » Évidemment que oui, elle le voyait à leur regard. Mais Kimi avait besoin d’être certaine, comme toujours. « Je voudrais simplement savoir… depuis tout ce temps.. » murmura-t-elle. « Qu’est-ce qui vous est arrivés ? »




─══─


SUR L'ARCHE, VARIAN 16 ANS, HARLEY 15 ANS.
« Je ne viens pas pour moi, je viens pour Kimi. » Qu’il était dur de garder son air dur et implacable devant ce regard de chien battu ! Pourtant, le grand blond n’en démordit pas, et essaya de garder la face. Non, il ne venait pas pour lui. Non, il ne venait pas lui reparler de ce qui s’était passé l’autre jour dans sa cabine. Non, tout ça était relégué au second plan bien malgré lui, la priorité était Kimi. « Elle t’attend tu sais. » lâcha-t-il le plus platement possible. Ne pas craquer et rebondir sur le sujet du baiser, ne pas craquer. Pourtant, la tentation était forte. « Et on a une affaire qui marche toi et moi, hors de question de laisser tomber. » Et mince, il avait été incapable de tenir sa langue. Ne pleure pas s’il te plaît Harley. Je n’ai plus aucune envie de me moquer de toi quand tu le fais. Bon sang, qu’est-ce que tu m’as fait…
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25 AOÛT 2482, Harley.

Azgeda était l’endroit le plus dangereux sur Terre.

Il faisait froid, et mauvais. Le vent sifflant se levait parfois pour étreindre toutes les fragiles vies dans ses bras et souffler leur existence comme une minuscule bougie. Un courant d’air, et beaucoup de voyageurs disparaissaient. Et si ce n’était pas le vent qui venait vous assassiner, la neige et la glace poursuivait le travail. Sinon… Les Hommes d’ici. Être vendu sur ces terres glacées et mauvaises signaient parmi l’une des pires expériences de Harley sur la planète bleue. Même si le petit idiot que tu étais avait fini par faire de ce territoire le tien. Mais tout le monde n’était pas Harley. Ni Varian-V.

Après avoir découpé le piège de corde dans lequel une grande blonde se débattait, Harley rangea son couteau avec une lenteur déstabilisante. Pour pas le faire tomber dans la neige… Pour ne pas avoir à les regarder, à affronter la réalité. J’avais envie, Varian-V., de te frapper. Je sais, c’était moi qui avais eu cette idée bizarre hier soir… Mais tout le monde savait qu’il ne fallait pas écouter Harley. Harley disait des bêtises. Beaucoup de bêtises. Trop de bêtises. Le maître le disait assez tous les jours, non ? Ou même Nei ? Son estomac se contracta à la pensée de Nei. Si elle savait ce qu’il se tramait, là tout de suite… D’un peu plus et il prenait la main de Varian-V. pour la serrer dans la sienne. Presque.

Les larmes lui montèrent aux yeux. Aucun cri, aucun bruit se parvint à se frayer un passage dans sa gorge, mais des larmes brûlantes lui piquèrent les yeux lorsque la grande blonde se rua derrière sa camarade pour se cacher. On avait peur… de lui ? C’était pas une sensation nouvelle. Des tonnes de gens avaient eu peur de moi, dans les étoiles ou ici. Avant, je sais que j’avais été la bête noire de beaucoup de personnes. J’étais le sauvage, le dingue, celui à éviter. Ici… Finalement, rien n’avait changé. Je restais le paria, et l’esclave fantôme du maître, un homme respecté et craint. Et ceux qui ne le craignait pas assez voyaient leur vie envolée. Par Harley, Harley le fantôme armé. Il ne faisait pas que pêcher, Harley. Pas que nourrir les poules. Son talent pour la castagne lui avait offert sa famille ici. Il savait tout faire : pêcher, piéger, se cacher, courir, se battre, tuer… Mais jamais il n’avait vu cette peur dans ces yeux-là précisément. Ceux de Varian-V. le rassurèrent davantage.

La voix de Kimi le terrifia plus encore qu’il ne l’était déjà. Il posa son regard clair sur un petit bout de neige, quelque part en-dessous de la manche droite de la jeune fille. C’était sa manière à lui de s’échapper, de s’évader de cette situation qu’il ne savait ni lire ni vivre. Il était déjà incapable de parler normalement avec Luna, alors là maintenant tout de suite ? Et pour dire quoi ? Kimi s’approcha encore, et Harley recula d’un pas en trébuchant sur ses propres pieds. Partir en courant, c’était ça la solution. Partir en courant.

Il ne partit pas. Il n’effaça pas sa propre existence comme il rêvait de le faire.
Comme la veille avec Varian-V., malgré toute son envie de n’être plus lui, il affronta la chose le cœur battant et le regard vague. Tant pis, c’était mieux que de s’enfuir encore. Tu avais beaucoup fui, c’était devenu ta marque de fabrique. Toute sa vie, tu avais fui. Dans l’alcool. Dans la drogue. Dans les médocs. Dans le mensonge. Sur Terre, loin des étoiles. Dans la folie et la bêtise, parce que tu n’avais pas eu la force et l’envie de te battre. Dans la misère, l’esclavage, la maltraitance. Dans le mutisme. Il s’était toujours caché, même en hurlant à tue-tête.

Sans lâcher ce point invisible qu’il fixait de son regard vague, Harley se tordit les mains avec violence, cherchant la porte à tous ces mots qu’il avait dans la tête. « T-t-t-toi… T-tu… » Il plongea les doigts dans ses cheveux bruns trop longs avec détresse et son regard angoissé alla se poser sur son ancien voisin un bref instant avant de se perdre dans la vide. « Kimi… » L’anglais ne lui venait plus très bien. La langue d’ici n’était déjà pas facile, mais l’anglais était pire. Il ne pensait même plus en anglais dans sa tête. C’était devenu  étrange, appartenant à un passé inutile. Son élocution pénible le frustra. « Je… J’ai… » Il ne termina pas sa phrase. Harley était tout bonnement incapable de se raconter, d’expliquer en une phrase trois ans de… De quoi d’ailleurs ? En désespoir de cause, il fit un vague signe de la main pour montrer les environs, puis Varian-V. et lui. « D-dangereux… » Enfin, pas eux… Pas trop… Il leva des yeux désespérés vers l’autre esclave qui n’avait ni bougé ni parlé. C’était toi qui savait bien parlé ici. Me laisser dire des choses, avec le chaos de ma tête, c’était pas gentil Varian-V.


─══─


SUR L'ARCHE, quelques mois plus tard, Harley, quinze ans.
Harley avait envie d’ouvrir la porte pour le fracasser. Ou se fracasser lui, tout entier, dans ses bras. Il était con ce type, putain. Con con con. Kimi l’attendait ? Elle n’avait qu’à venir, il ne l’accueillerait pas. Pour une fois, une seule fois dans sa vie, il avait envie d’être celui qu’on allait consoler, et pas l’idiot de toutou qui courrait aux basques des autres quand ils avaient besoin de lui. Qui avait-il, lui, quand il était au plus bas ? Personne. Là tout de suite, Harley en avait l’exemple même. Il n’avait personne, et si lui n’accourrait pas, on lui en tenait rigueur. La suite… Le garçon n’y tint plus. Il ouvrit si brutalement la porte qu’il en eut le tournis, et il trébucha à moitié dans le couloir. « Ah ! Ah ben oui, où avais-je là tête ? Notre affaire qui marche si bien ! Aller, hop hop hop, reprenons le travail, et fissa s’il te plaît Standall ! » Sa voix si venimeuse le surprit lui-même. Il savait être débile, violent, enfantin, timide, gentil… Mais certainement pas être comme il l’était là tout de suite. Amer. Il enfonça un doigt dans l’interminable torse de son voisin et leva le nez pour planter des yeux bleus acérés dans les siens. « D’accord Standall, on va le reprendre ce boulot. Mais à la moindre moquerie, au moindre sous-entendu, à la moindre... à la moindre… » Il battit des cils, désarmé. Jamais il n’allait pouvoir reprendre ce travail. Jamais il n’allait réussir à faire les comptes avec lui, seul dans la même pièce. Jamais. C’était sûr. Harley avait envie de détruire ce regard vert supérieur, ce minois à la con. Se sentant plus idiot que jamais, il poussa Standall d’un pas, plus pour l’éloigner de lui que pour jouer les durs. « Et puis pourquoi tu viens me reparler d’abord ? Tu n’as même plus besoin de moi. Ça fait des lustres que tu n’as plus besoin de moi. Tu pouvais me dénoncer, personne ne m’aurait cru. Personne ne me croirait. Personne ne me croira. Alors qu’est-ce que tu branles derrière ma porte, hein ? » À part te foutre de ma gueule, bien sûr ?
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MessageSujet: Re: dream glow (harley) dream glow (harley) - Page 2 EmptyMar 3 Mai - 15:23



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25 AOÛT 2482.
S’ils la reconnaissaient toujours ? Varian savait que oui. Comment pouvait-il oublier le visage de sa petite sœur ? La personne sur laquelle il avait veillé tant d’année sans relâche ? La petite fille pour qui il avait tout perdu, et vendu son intégrité ? Il n’avait jamais oublié Kimi, et ne le pourrait jamais. Il se contenta de hocher la tête, à peine, et se demanda si cette dernière – davantage focalisé sur Harley – l’avait perçu ou non. Il sentait l’angoisse de Harley à plein nez, mais garda les lèvres scellés, incapable d’articler plus que son ancien voisin qui peinait à aligner les mots, à de nouveau parler dans leur première langue. Tout lui semblait insurmontable en cet instant. Le froid de la région d’Azgeda, le vent léger en cette saison… Tout semblait s’être éclipsé au profit des deux jeunes femmes devant lui. Il ne ressentait plus rien, si ce n’était une honte grandissante, et l’envie de se téléporter à l’autre bout de la Terre. Harley bafouilla avec mal un "dangereux" et il opina du chef, énergique, comme pour appuyer ses dires. En face d’eux, Kimi les dévisagea lentement, et un nouveau gémissement plaintif s’échappa des lèvres de la blonde juste derrière elle. « Cara… » Commença-t-il. Il n se serait jamais cru capable de prononcer son prénom d’une voix aussi posée. De commencer par elle aussi, tout simplement. Il jeta un bref regard à Harley pour le rassurer au passage, et esquissa un geste de la main, se voulant mesurer. « Notre capsule… » Par où commencer ? Par quoi terminer ? Voulait-elle réellement connaître les détails de leur vie sur Terre ? Bien sûr que non. Personne ne le voulait. « S’est écrasée ici… C’était voulu… » Il mâchait ses mots, cherchant la fin d ses phrase à chaque fois que ses lèvres s’ouvriraient de nouveau.

Pourquoi tout devenait-il soudainement si délicat à expliquer ?

« Nous n’avons jamais été condamné à mort… Juste… Envoyé ici comme cobayes. » Il n’en avait jamais eu la vérification, mais Varian l’avait pensé dur comme fer lors de ses premières semaines sur Terre. Avec le temps, cette idée l’avait quitté pour un autre : celle d’avoir été bel et bien condamné à la pire des fins possible. « C’est l’enfer ici. » ajouta-t-il comme pour appuyer les propos de Harley. Il lui jeta un regard, comme pour lui demander validation, avant de baisser les yeux de nouveaux. Son anglais ne l’avait jamais vraiment quitté – Ada avait toujours eu à cœur d’entretenir le sien pour ne jamais louper un seul échange entre deux étrangers –  mais son accent était laborieux, à couper au couteau. Il se demanda presque si les deux jeunes femmes avaient pu comprendre un traître mot de ce qu’il avait marmonné dans sa barbe. La moue de Cara et l’air concentré de Kimi le firent douter.

Avait-il envie de poursuivre ? Pas vraiment. De toute façon, tu en étais incapable. Réaliser à voix haute que tu avais été abusé psychologiquement, violenté… C’était trop pour toi, n’est-ce pas ? Ce n’était pas LE Varian Standall qu’elles connaissaient. Celui-là, tu ne voulais pas qu’elles apprennent à le connaître. Jamais.

« J’ai retrouvé Harley un jour… Longtemps après. » Et ta vie a basculé de nouveau. Mais ça aussi tu le gardes pour toi, hein ? Tu ne veux surtout pas leur raconter à quel point ton cœur s’est brisé ce jour-là en le voyant tel qu’il est. Il le supplia presque tu regard de reprendre le flambeau, de grogner, d faire n’importe quoi qui les feraient réagir. Pour l’heure, Cara semblait tétanisée, comme si entendre sa voix était irréel.




─══─


SUR L'ARCHE, VARIAN 16 ANS, HARLEY 15 ANS.
« Je te l’ai dit, nous avons une affaire qui fonctionne » répondit-il sans se démonter. Il détestait soutenir son regard trop bleu, trop perçant. Oui, le dénoncer aurait été simple. Oui, tout le monde aurait préféré croire le gosse modèle, sage comme une image à qui personne ne trouvait rien à lui reprocher hormis un melon un peu trop gros. Il ne l’avait jamais dénoncé pour Kimi, pour cette drôle d’affection qu’elle lui portait. Était-il idiot au point de ne pas le comprendre ?  Il soupira, glissa ses mains dans ses poches pour se donner plus de consistance, et entra, sans demander son reste. Sans doute Harley allait-il le tirer dehors, ou peut-être n’en serait-il rien. Mais Varian s’en fichait. « Mais je me confesse, j’viens pas pour ça aujourd’hui. » Parle Varian, parle, débite ton texte et casse toi une fois que c’est fait. Ce n’est qu’une étape douloureuse à passer. « Tu sais pourquoi je suis là. » Il lui lança un regard entendu et sentit ses épaules s’affaisser un peu, comme soulagé d’avoir parlé sans trembler. « Et avant que tu me prennes la tête avec tes insultes ou je ne sais quoi, je vais mettre les choses au clair : tu te fourres le doigt dans l’œil. Oublie tes préjugés à la con sur ce que je pense, et arrête ‘être convaincu  que tu sais mieux que moi ce que je pense des choses. » Il se demanda si ses mots trouveraient réellement un écho chez lui, ou s’il parlait une fois de plus à l’adolescent buté et colérique qu’était Harley Weise. « Je ne suis ni dégoûté, ni en colère ou je ne sais quoi. » Non, Varian Standall était étonnement calme, comme toujours. Rester stoïque était ce qu’il savait le mieux faire après tout, et cela lui avait toujours très bien convenu.
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25 AOÛT 2482, Harley.

Silence.
Toujours ce silence.
Et ce chaos dans sa tête.

Il n’avait pas oublié sa vie dans les étoiles, Harley. Elle lui paraissait souvent lointaine, un peu floue, comme des souvenirs d’enfance, mais elle était là. Dans sa tête, dans son cœur et dans ses cauchemars. Les couleurs criantes du plastique de l’Arche lui brûlaient les rêves dans des tourbillons incompréhensibles. Et là… Collision de l’avant et du maintenant.

Avant Varian-V., il ne réfléchissait plus. Il vivait juste, alignant les journées et les tâches comme autant de croix sur une to-do list. Après… Le chaos de son imaginaire s’était emballé. Harley sur l’Arche. Harley l’esclave. Harley dans une grotte, dans le noir et dans le sang pendant des jours, des semaines, des mois. Harley dans l’immensité aveuglante de la neige. Harley a froid. Harley dans son placard, écoutant sa mère hurler des insanités à son père. Harley sur son lit, collé à Kimi et lui lisant le plus beau passage d’un livre d’amour. Harley racontant une belle histoire à son amie. Harley inventant une romance pour sa meilleure amie. Harley, inventant la vie pour eux deux, trop cassés pour la vivre réellement. Harley, vivant l’amour le plus beau avec son voisin, en sueur, en panique, trop heureux pour y croire. Harley, et son million de vies en une seule, paumé, perdu, ne sachant plus parler ni anglais ni la langue d’Azgeda.

Si tu savais, Varian-V., comme tes mots n’avaient aucun sens dans ma stupide tête. C’est vrai, je regardai Kimi, et juste Kimi, et ce seul effort brouillait le reste. Tout le reste. Il ne restait aucune place dans sa cervelle pour comprendre et traduire les sons mal assurés que produisait son ancien voisin. « M-morts… » Sans trop s’en apercevoir, il reprenait des morceaux des phrases de Varian, comme un écho un peu triste. Un écho… Était-ce ce qu’il était aujourd’hui ? Un écho froid et vide de Harley ? Non… J’étais pas un écho… Juste le même Harley perdu et stupide de l’Arche, le déguisement en moins…

Le second esclave finit par se taire après sa tirade laborieuse, laissant un silence pesant s’installer. Harley n’avait aucune conscience de ce temps qui s’éternisait, qui alourdissait l’ambiance à chaque seconde. Juste… Juste il luttait contre lui-même, contre un instinct improbable, bizarre, indécent.

Une envie folle.
Mais n’était-il pas dingue ?

Bousculant Varian-V., il se jeta sur Kimi.
Pour l’étreindre. Follement. Comme il n’avait jamais eu l’occasion de le faire dans les étoiles avant de mourir. Car il était mort cette nuit-là, il y a trois ans. On avait violenté, humilié et tué Harley Weise. Il ne restait que Harley, sans père, sans famille, sans personne d’autre que lui-même. Et deux Standall, cachés dans son cœur. Il allait devenir dingue pour de bon si les résurrections continuaient à s’enchaîner, mais pour l’heure… Écrasant de sa présence celle qui avait veillé sur sa santé mentale sans le savoir, au plus noir de la tourmente, il mit un bon moment à saisir que les pleurs de chagrin qui perçaient le silence étaient les siens. Ce n’étaient pas les pleurs qu’il avait offert à Varian-V. Varian-V. lui faisait mal, le blessait comme rien d’autre au monde, le torturait. Mais Kimi ? Kimi l’avait toujours réparé. Et il pleurait comme le petit enfant qu’il était toujours, avec des larmes et des cris très sincères, très tristes. J’avais envie de te serrer plus fort encore, pour être sûr de te garder proche, cachée. Je fuyais tout le monde depuis trois ans, craignant d’être touché, d’être brûlé par les autres… Peut-être que je t’avais attendu tout ce temps. Si Varian-V. m’avait touché, j’aurais pris feu, je le savais. Mais toi Kimi ? Je… Peut-être qu’elle n’avait pas envie. Peut-être qu’elle était terrifiée. Ou heureuse. Ou dégoûtée. Affolée. Contente. Agacée. Peut-être qu’il n’était plus rien pour elle, après tout ce temps. Peut-être qu’il lui faisait peur, dans son grand manteau, avec ses cheveux mal attachés, longs et emmêlés. Peut-être que toutes ces cicatrices, toute cette violence, briserait tout. Tant pis. Pour la première fois sur Terre, Harley s’oublia et se laissa aller à autre chose que la peur et la démence. Il était juste… inconsolable.

Il la lâcha si brutalement qu’il en manqua de tomber. Titubant en arrière, il se cogna à Varian-V. et se mit à trembler. Peut-être que c’était sa tête stupide qui le rattrapait, ou un peu de raison qui lui restait encore. Il pleurait toujours, même si le son de ses sanglots lui paraissait lointain. Il y avait trop de choses dans cette scène, trop de paramètres, trop de sensations et d’émotions… C’était impossible à gérer. Les yeux ronds comme des soucoupes de Cara. La silhouette menue de Kimi. Le torse de Varian derrière son épaule. La neige, trop blanche. Ses larmes, coulant sur la larme d’encre ancrée dans sa joue. L’idée de son image, cassée, abimée, vieillie avant l’âge. Pour une fois, il se demanda quel tableau ils renvoyaient, avec Varian-V. Qu’est-ce que deux personnes les ayant connus il y a trois ans pouvaient penser d’eux aujourd’hui ? Sa main fureta à la recherche du deuxième esclave. Il lui fallait une ancre, quelque chose pour ne pas sombrer. C’était trop, et Harley n’avait jamais supporté le trop.

Qui sait où j’allais quand c’était trop, Varian-V. ? Ses doigts frôlèrent les siens, les attrapèrent pour les réduire en poussière.



─══─


SUR L'ARCHE, quelques mois plus tard, Harley, quinze ans.
Et il entra.
Trop stupéfait pour exploser, Harley s’effaça d’un pas pour regarder Standall entrer chez lui, les mains dans les poches. Une part de lui parvint à l’admirer, même maintenant. Varian Standall était tout ce qu’il haïssait sur l’Arche, et pourtant il l’admirait. Et il en était éperdument amoureux. Harley aurait aimé être capable de cette calme désinvolture. Paf, entrer chez un autre, les mains dans les poches, avec la certitude qu’il se pousserait. Et ça marchait ! ça marchait. Sauf que non. Non, je ne savais pas. Il allait falloir que tu éclaires mes lanternes Standall, car je ne savais pas. Un petite silence fit écho à la tirade de son voisin, le temps pour Harley de retrouver sa voix. Il se sentait… éteint. Perdu. Comme toujours, son voisin savait utiliser les bonnes tournures pour le perdre et le rendre dingue. « Je… Je ne comprends pas… » Le garçon se passa une main sur le visage. S’il était toujours en colère, consumé par cette rage qui ne le quittait jamais, il avait peur. Aussi. Il n’avait jamais beaucoup de contrôle sur les conversations au contraire de son voisin. Si Varian Standall était le serpent, froid et calculateur, détaché, lui il était trop ardeur, trop bouillant, trop dans l’émotion. Il ne savait jamais où une conversation allait le mener. Il vivait l’instant présent, pour le regretter la seconde d’après. Il baissa les armes.

Passant devant son voisin, il se laissa tomber sur l’une des deux seules chaises de la pièce principale et posa un regard bleu sur celui qui faisait fondre son corps. « Qu’est-ce que tu veux, Standall ? Je… Arrête de me torturer. » lâcha-t-il d'une voix épuisée. Une hésitation. « S’il te plaît. » Il savait qu’une partie de lui-même espérait. Connement, comme l’abruti qu’il était, il continuait de rêver à son happy end. Même le cœur en miette et le corps en rage, il avait envie d’y croire. Il avait envie de Standall, de son corps, de ses lèvres, ses mots… Tout. S’il ne l’avait plus revu, sans doute qu’il aurait pu croire à un rêve, mais voilà que l’autre se pointait chez lui, rentrait les mains dans les poches, en déballant des phrases qu’il refusait de croire.
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Quand Harley se jeta sur elle, Kimi ne recula pas. Car poussa un cri d’effroi, mais elle, tint bon. Elle le réceptionna du mieux qu’elle put, manquant de perdre l’équilibre dans la neige qui lui glaçait lentement mais surement le corps, et serra son corps contre le sien du mieux qu’elle put. Aucune des sensations ne fut agréable. Ni celle des vêtements de Harley sous ses doigts, ni le froid mordant de la région, ni même les odeurs. Pourtant, il y avait bien une chose que Kimi aima plus que tout en cet instant, et ce fut lui. L’espace de quelques secondes, il lui sembla retrouver son voisin de cabine. Le voisin aux cheveux sombres presque jamais ordonnés qu’elle aimait tant. Le voisin qui lui prêtait ses livres favoris, et avec qui elle en parlait juste après des heures durant. Elle n’était plus avec le Harley plus vieux, plus abîmé, différent. Elle était avec lui, l’autre, celui qui n’avait jamais quitté l’Arche. Harley la lâcha subitement, la ramenant sur terre par la même occasion, et elle le vit tituber avant de terminer les fesses dans la neige. Loin d’être coupée dans son élan, elle s’avança, une main tendue, qu’elle posa sur sa joue, un sourire tendre sur le visage. « Eh… Harley… » Elle sentit presque les larmes lui grimper aux yeux. Ce moment, elle en avait rêvé. Autant de fois qu’elle avait rêvé de retrouver son frère sur cette maudite planète hostile.

Elle releva les yeux vers lui, qui continuait de la regarder comme si elle n’était qu’une apparition, fruit de son imagination, et fronça légèrement les sourcils. « Nous aussi. Nous avons été envoyés ici avec d’autres jeunes, d’autres adolescents… » Elle avait toujours, qu’ils n’avaient pas été les premiers à avoir été envoyé sur Terre. Cependant, les mots de son frère lui firent froid dans le dos. Cara resta muette, incapable d’articuler le moindre mot. Sans doute devait-elle aussi de son côté essayer d’imaginer toutes les horreurs qu’ils avaient vécu. « Et cet enfer… Vous avez trouvé un moyen de le fuir ? » S’ils étaient encore là, elle doutait de l’utilité de sa propre question. Cependant, quelque chose la chagrinait.

Harley et Varian étaient bien loin d’être stupides. Bien loin de se laisser faire, et de laisser leur vie se faire guider par quelqu’un d’autre qu’eux-mêmes. Alors que faisaient-ils encore ici, près de ce village ? Pourquoi n’avaient-ils toujours pas trouver le moyen de partir, de fuir ? « Cara et moi voulons retrouver les autres. Nous ne sommes pas seuls ici, nous… Nous voulions vous trouver, puis retrouver les nôtres. » Dans sa tête, le plan lui semblait clair. Elle se demanda si les choses en étaient de même pour eux. Elle vit Varian baisser les yeux vers son compagnon, comme pour le sonder du regard, l’interroger. Comme autrefois, Kimi se retrouva bien incapable d’interpréter ses regards. Varian avait toujours été très doué pour communiquer avec Harley sans que personne ne le voit, ou ne le comprenne. Avec un pincement léger au cœur, elle se demanda si les choses étaient restées telle quel entre eux. Et la réponse, Kimi craignait de la connaître déjà.





─══─


SUR L'ARCHE, VARIAN 16 ANS, HARLEY 15 ANS.
Il ne comprenait pas ? Il lui semblait pourtant avoir été clair, aussi, Varian fronça légèrement les sourcils, un peu agacé. Harley le faisait-il exprès ? « Je ne… » te torture pas, qu’est-ce que tu me raconte crétin ? Les mots se perdirent dans le fond de sa gorge pour ne jamais en sortir, et Varian soupira. « C’est comme ça que tu vois les choses, hein ? » Il tira une deuxième chaise, pour se planter en face de lui, les jambes et les bras croisés. « Tu n’es pas capable de sentir quand les gens sont sincères ou bien simplement d’accepter que je n’ai pas envie de t’insulter ou de te traiter comme une merde ? » Avec son tact légendaire, il soupira une nouvelle fois. « Sérieusement Harley, on se connait depuis combien de temps ? Tu sais, au plus profond de toi, que si j‘avais eu envie de te pourrir, je l’aurais fait bien plus tôt. » Être aussi bavard avec lui ne lui ressemblait pas, mais aujourd’hui, il se sentait pousser des ailes.
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MessageSujet: Re: dream glow (harley) dream glow (harley) - Page 2 EmptyMer 27 Juil - 11:23



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Il avait peur. Il était terrifié.
Sa vie, semblait-il, n’était qu’une longue succession de terreurs et de malheurs. Harley regarda la main de Kimi s’approcher de lui, comme s’il était un animal sauvage à apprivoiser. Mais n’était-ce pas ce qu’il était, finalement ? Ce qu’il avait toujours été, même sur l’Arche, au beau milieu des étoiles ? Il avait toujours été ce petit sauvage qui intimidait les autres et qui leur faisait dire ‘’on ne l’aime pas’’ alors qu’ils n’avaient pas pris la peine de le rencontrer. Mais Kimi… Kimi, elle, avait toujours su l’approcher. Une histoire qu’il avait lu des centaines de fois sur l’Arche lui revint en mémoire. Ce livre avait passé des semaines, des mois, des années, sous son oreiller. Et il ne l’avait fait lire à Kimi qu’une seule fois, car cette histoire, c’était la sienne. La leur. « Qu’est-ce que signifie, apprivoiser ? C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie créer des liens. » marmonna-t-il. Des mots clairs, si clairs, si bien dit, dans un anglais à l’accent bizarre. Il l’avait marmonné des centaines de fois sur l’Arche en tournant les pages usées de son petit livre. Un milliard de fois, il se les était chuchoté, pour se rassurer.

Il sursauta légèrement quand la main froide de Kimi se posa sur sa joue. C’était un contact intime et puissant, comme il n’en avait plus eu depuis des années. Un truc d’amitié ça, qui ne pouvait exister avec personne d’autre qu’avec son amie. Sa seule amie. Qui l’était toujours un peu, même sur cette Terre, même si loin de leur Avant qu’il détestait autant qu’il le chérissait. Cette idée le rendit bizarrement mélancolique, si bien qu’il loupa une partie des mots de Kimi. Sans doute parce qu’ils ne lui étaient pas vraiment destinés, ou pas autant que ce contact sur sa joue. Il s’était si bien frotté le visage dans le ruisseau, l’autre jour, que des dizaines de petites éraflures tranchaient encore sur ses joues. La peau à vif, comme on disait. Et les doigts glacés de Kimi soignaient aussi bien son visage que son cœur. Sans s’en rendre compte, il avait arrêté de pleurer. Plus besoin de larmes quand on retrouvait une partie de soi, et que ce fragment était resté le même.

Non, pas le même… Ce n’était plus la Kimi des étoiles. Elle était mieux, plus forte. Elle était peut-être ce qu’il me manquait dans cette neige froide. Un réconfort. Après une hésitation, Harley porta une main tremblante sur celle de la petite blonde et appuya fort. Il aurait aimé que ce contact dure toujours, qu’elle l’ancre comme elle seule savait le faire depuis… Depuis quand ? Depuis le début de leur amitié. Beaucoup n’y avait vu qu’une relation bizarre et tordue, un peu fausse. De bonnes âmes lisaient là une quête de rédemption de la part de Harley, d’autres disaient qu’il la manipulait pour de sombres desseins. Personne n’avait imaginé qu’ils puissent juste être amis, et juste avoir besoin l’un de l’autre pour affronter l’Arche et ses habitants. C’était aussi simple que cela : une alliance face au reste du monde. Et ça n’avait jamais changé. J’étais cassé parce que tu n’étais plus avec moi, Kimi… Tu sais, j’étais vraiment cassé. Pas juste un peu. Je pouvais essayer de toutes mes forces, mais je n’étais plus vraiment moi. Et en même temps, je n’avais jamais été autant Harley avant. Il ne savait plus qui il était. Mais ça tombait bien, car il n’était pas très sûr non plus de savoir qui était cette Kimi devant lui. En revanche, sa main gardait la même place parfaite auprès de lui, et elle n’avait même pas tressailli au contact rugueux de ses mains abimées. « On q-quit-tte pas l’en… L’en… L’enfer. » Son cœur battait si lentement, c’était improbable. « On v-vit de… D-dedans. » Il posa ses prunelles bleues sur Kimi, plus sérieux que jamais avec ses paupières rougies par les larmes et le froid, et son tatouage sinistre tranchant sur sa peau blanche. « L’enfer, c-c’est les autres. » Vestige de leurs lectures par milliers, mais aussi de toutes leurs discussions et secrets.

Dans les faits, Harley n’était pas bien sûr de comprendre ce que Kimi leur disait. Les deux filles étaient venues les trouver, pour ensuite retrouver les autres… Mais quels autres ? Ni Varian-V. ni lui n’avaient plus personne hormis leur village et leurs maîtres. Et l’un et l’autre. Car Harley, malgré ses sentiments compliqués à l’égard de son ancien voisin, ne pouvait plus imaginer continuer sa vie sans lui. L’eau claire et froide avait eu le mérite d’éclaircir un peu ses idées. Il devait s’appliquer. Il voulait être moins bête, moins pitoyable, pour que Varian-V. ne le regarde plus avec ces expressions qu’il ne savait pas déchiffrer. Et maintenant, il y avait Kimi.

Harley croisa le regard de Varian-V. mais n’en tira aucune réponse. Aucun des deux ne savait quoi faire de cette conversation et de cette situation. À regret mais parce que ça compliquait beaucoup trop les choses, Harley lâcha la main de Kimi et se releva avec raideur. « On f-fait quoi ? » Il posait la question à son ancien voisin uniquement, et dans la langue rude d’Azgeda qui tranchait avec son ton doux. Une part de lui se sentit coupable de mettre les deux filles à distance, mais il sentait qu’ils avaient besoin de cette intimité étrange pour mettre de l’ordre dans leurs pensées et dans leurs choix.



─══─


SUR L'ARCHE, quelques mois plus tard, Harley, quinze ans.

Harley le regarda, interloqué. « Non… » Non, tu n’y étais pas du tout, et c’était peut-être le plus terrible. « Non, tu ne comprends pas… » Pourtant, ça lui semblait si évident. Bien sûr, il avait craint que Standall le pourrisse, se moque de lui, attire les rires du reste de leur station. Mais ce n’était qu’une peur, et ce n’était rien face aux restes de ses émotions. « La torture, c’est de te voir. »
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25 AOÛT 2482.
Cara regardait Harley et Varian sans comprendre, sans réaliser. Varian ne parlait plus, un peu comme le galçon qu’il avait été quelques fois, sur l’Arche. Une grande perche muette qui se contentait de regarder les choses se faire, d’observer sans rien dire. Elle l’avait toujours connu ainsi, et finalement, le Varian qu’elle avait aujourd’hui sous les yeux partageait quelques similitudes avec son ancien petit ami.

Sauf que.

Ce Varian était terrifiant en un sens. Parce que Cara avait toujours su cerner l’ancien Varian. Et que l’homme qu’elle avait désormais sous les yeux n’était qu’un illustre inconnu. Si Kimi semblait avoir vu au-delà, ce n’était pas son cas. Elle le trouvait (enfin, les trouvait, car Harley n’y échappait pas non plus) tout bonnement repoussant, si loin de l’image qu’elle avait eu d’eux qu’elle trouva cela effrayant. En entendant Harley prendre la parole, elle recula d’un pas. Ce Harley n’était pas le même.
Ils vivaient dedans ?

Qu’est-ce que cela signifiait ? Qu’ils se plaisaient là-dedans ? « Comment ça… » Kimi lui jeta un drôle de coup d’œil, comme pour lui intimer de se taire et de le laisser continuer. Mais Harley se tourna vers Varian, et soudain, Cara eu l’impression de se faire éclipser de l’endroit où elle se trouvait. Il parla dans une langue qu’elle ne comprit pas, et elle fronça les sourcils, sondant sa camarade du regard. Que disaient-ils ? « Kimi, je ne le sens pas… » chuchota-t-elle. « Arrête Cara, c’est eux… » Plus vraiment, avait-elle envie de lui rappeler.

Soudain, elle réalisa. Elle avait comme l’impression de se retrouver devant l’un de ses vieux films, qu’elle empruntait de temps en temps à l’espace vidéo de l’Arche, et qu’elle regardait en boucle. Elle avait eu coutume de dévorer les films romantiques, mais les drames et les thrillers historiques l’avaient passionné fut un temps. Désormais, face à eux, Cara avait la désagréable sensation de se retrouver face à deux espions du camp ennemis. C’était une impression désagréable, qui ne lui inspirait pas confiance. Varian et Harley n’étaient plus vraiment Varian et Harley, elle en était persuadée. Ils n’étaient que l’ombre d’eux-mêmes, trop longtemps mis à l’épreuve sur terre. Etaient-ils toujours des Archéens ? Elle n’y croyait pas. Avaient-ils plutôt enterré leur passé pour se plier au mode de vie terrestre ? Plutôt, oui. « Kimi, je ne le sens vraiment pas… » Cette dernière lui donna un nouveau coup de coude, attendant que les deux hommes aient fini leurs messes basses.

Au fond, elle ne connaissaient rien de la vie sur Terre. Comment étaient les gens ici. Comment vivaient-ils. Cependant, elle en savait assez, et avait assez appris de l’histoire pour savoir qu’elle n’était pas la bienvenue. Elles étaient les étrangères venues sur ciel. De tout temps, les étrangers n’avaient jamais été accueillis comme ils l’espéraient.





De son côté, Varian n’avait de cesse de leur jeter des petits coups d’œil craintif. Que faire ? La question de Harley était légitime. Pour lui, sa priorité était de faire fuir Cara et Kimi d’ici. Elles ne devaient pas tomber entre de mauvaises mains. « Il faut qu’elles partent. Il ne faut pas qu’ils leur fassent de mal. » Il avait répondu dans la même langue que lui, mais craignant tout de même d’être compris par sa demi-sœur qui ne le lâchait pas du regard. Il avait l’impression que Kimi traduisait le moindre de ses mots, de ses gestes et regards. « Et si on fuit… » L’option était dangereuse. Fuir pour peut-être se faire prendre, ramener de force au village et punir ? Mais fuir… Fuir pouvait-être une réussite également. Il sonda Harley, peu convaincu. Il craignait que Harley ne lâche pas son village, qu’il veuille rester, pour elle. « On pourrait essayer… »





─══─


SUR L'ARCHE, VARIAN 16 ANS, HARLEY 15 ANS.
« Oh. Je vois. » Non, au fond, il ne concevait pas trop comment, mais Varian fit semblant. Il se leva, et recula d’un pas. « Dans ce cas, si la torture est aussi réelle… » Il était un peu vexé. Non, pire, quelque chose au fond de lui qu’il ne savait dénommer en avait pris un coup. Les joues légèrement rouge, il tourna les talons, raide comme un piquet. Lance au moins une dernière pique… Mais Varian n’en avait même pas l’envie. Il ouvrit la porte, et sans un regard pour son voisin, la referma avec soin derrière lui.
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